La visite aura bien lieu, dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu. Alors que dix roquettes sont tombées mercredi sur une base américaine en Irak, faisant un mort, le pape François a décidé de maintenir son voyage dans le pays, à partir de vendredi. "Le peuple irakien nous attend, il attendait Saint Jean-Paul II mais on lui a interdit de venir", a justifié le souverain pontife depuis Rome. "On ne peut pas décevoir un peuple pour la deuxième fois. Prions pour que ce voyage se passe bien."
Le risque d'un attentat "quelque part en Irak"
Il est vrai que le principe du voyage apostolique a été entériné en fin d'année dernière, dans un contexte d'accalmie en Irak. Mais depuis quelques semaines, les tirs de roquettes se multiplient. L'ambassade américaine a Bagdad a été ciblée, tout comme des bases aériennes, notamment près de l'aéroport d'Erbil, où le Pape François terminera sa visite. Pour les renseignements kurde et américain, ce sont des milices soutenues par l'Iran qui seraient à l'origine de ces attaques.
Tout cela ajoute au casse-tête logistique de la visite papale, dont le Vatican précise que le programme peut changer à la dernière minute. Car la vraie crainte du Saint-Siège n'est pas tant la sécurité du Pape que celle des fidèles qui vont se masser pour le voir. "Ce qui pourrait être ennuyeux, c'est que sans que sa personne soit visée, il y ait un attentat quelque part en Irak, où des gens manifesteraient leur mécontentement", souffle Monseigneur Gollnisch, de l'œuvre d'Orient, étroitement associé à ce déplacement.
Les autorités cherchent à limiter ce risque au maximum. François sera ainsi privé de bain de foule, car l'ensemble du pays sera confiné à partir de vendredi. Raison officielle : il faut freiner la propagation du Covid-19 pendant trois jours, ce qui correspond exactement la durée de la visite papale.