Des pompiers ont raconté mercredi comment ils ont découvert le corps carbonisé de la jeune au pair française Sophie Lionnet dans le jardin de ses employeurs et meurtriers présumés, ces derniers prétendant qu'il s'agissait d'un "mouton", lors du procès à Londres. Le 20 septembre 2017, alertés par les voisins qui voyaient d'importantes fumées se dégager du jardin des accusés et étaient incommodés par une "horrible" odeur, les pompiers étaient intervenus au domicile de Sabrina Kouider, 35 ans, et Ouissem Medouni, 40 ans.
Le meurtrier présumé était "calme" et "résigné". Les deux Français sont jugés depuis lundi à la cour criminelle de l'Old Bailey. Ils plaident non coupables du meurtre de leur jeune fille au pair âgée de 21 ans. Thomas Hunt, pompier, a décrit à l'audience qu'en arrivant dans les lieux, il a vu un barbecue où grillait du poulet ainsi qu'un feu de jardin, juste à côté des portes du patio, risquant d'endommager la propriété.
"J'ai trouvé que c'était un endroit très étrange pour un feu parti spontanément", a-t-il témoigné. "J'ai demandé à l'occupant: 'pourquoi avez vous fait ça ?' Il a juste haussé les épaules", a poursuivi le pompier. En tentant d'éteindre le feu, il reconnaît une main, un nez et se rend compte qu'il s'agit d'un corps. Il remarque aussi des vêtements et des bijoux. "J'ai demandé à l'occupant (de la maison): 'pourquoi brûlez vous un corps ?' Il m'a répondu : 'c'est un mouton'", a raconté le pompier qui a trouvé Medouni "très calme" et "résigné".
Victime de violences pendant des mois. Ouissem Medouni a répété aux pompiers qu'il s'agissait d'un "mouton", affirmant même l'avoir acheté dans une ferme pour 150 livres (environ 170 euros). Il était "ahuri" et "renfermé", selon le témoignage d'un autre pompier, James Grant. "Nous avons continué à l'interroger pour qu'il nous dise la vérité", a témoigné à l'audience un autre sapeur pompier, David Rose, mais Medouni a "détourné le regard". Sophie Lionnet a vécu un véritable calvaire avant sa mort, selon l'accusation.
Victime de "violences" pendant des mois, elle dormait dans la chambre des deux enfants qu'elle gardait, sur un lit superposé, et vivait sous l'emprise de ses employeurs, qui la nourrissaient peu et la battaient, selon des voisins.