Sabrina Kouider a reconnu mardi avoir agi "comme un zombie" pour terrifier et faire avouer à sa jeune fille au pair, Sophie Lionnet, qu'elle complotait contre sa famille, lors de son procès pour le meurtre de la jeune Française à Londres. Le procureur, Richard Horwell, a longuement interrogé la mère de famille de 35 ans sur ses intentions, avec son compagnon et co-accusé Ouissem Medouni, lors des interrogatoires qu'ils faisaient subir à la jeune fille, parfois jusqu'au petit matin. "J'étais comme un zombie, traumatisée", a répondu Sabrina Kouider, des sanglots dans la voix. "Je n'étais plus moi-même, j'étais effrayée, je ne dormais plus".
De violents interrogatoires. Pendant des semaines, les deux accusés ont fait subir à la jeune fille au pair de violents interrogatoires, persuadés qu'elle complotait avec Mark Walton, un ancien compagnon de Sabrina Kouider, pour mener des agressions sexuelles sur les membres de sa famille à leur domicile du sud-ouest londonien. Il fallait "qu'elle sache ce qu'on fait aux pédophiles", a dit l'accusée. "Je ne dis pas que c'est normal, ce n'est pas bien, mais elle mentait continuellement", a-t-elle soutenu. Cependant, selon elle, Sophie Lionnet "était effrayée mais pas par moi, par Medouni".
Un retour en France avorté. De même, sur la question du retour de la jeune fille en France, elle a soutenu avoir voulu lui acheter un billet pour lui permettre de rentrer chez elle, dans la région de Troyes, sans que Medouni ne le permette. "J'ai réservé un billet mais je n'ai pas procédé au paiement, je le regrette", a-t-elle raconté. "J'ai dit (à Ouissem Medouni) 'prends ta carte de paiement, et paie, je veux qu'elle rentre'". Au procureur Richard Horwell qui lui demandait pourquoi elle n'a pas terminé elle-même la démarche, Sabrina Kouider a rétorqué : "J'avais à faire avec les enfants, je ne pouvais pas".
Alors que Richard Horwell a souligné la contradiction qu'il y avait à faire dormir Sophie Lionnet dans la chambre des deux enfants de Sabrina Kouider, malgré les accusations qu'elle portait contre la jeune fille au pair, elle a simplement répondu : "C'est une question que je me suis posée chaque jour jusqu'à aujourd'hui." Le corps carbonisé de Sophie Lionnet avait été retrouvé le 20 septembre par les pompiers, dans le jardin du couple. Les plaidoiries de la défense doivent commencer à partir de mercredi et jusqu'à jeudi soir.