Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a rencontré mardi le Premier ministre israélien au début d'une tournée au Proche-Orient, où il espère encourager un cessez-le-feu à Gaza au moment où Israël intensifie son offensive au Liban contre le Hezbollah. Au moment où Antony Blinken rencontrait Benjamin Netanyahu à Jérusalem, l'aviation israélienne a mené plusieurs frappes sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du mouvement islamiste libanais, après avoir appelé la population à évacuer.
Les principales informations :
- Entretien entre Antony Blinken et Benjamin Netanyahu à Jérusalem
- L'aviation israélienne mène plusieurs frappes dans la banlieue sud de Beyrouth
- Le chef de la diplomatie iranienne avertit que "l'Iran répliquerait de manière équivalente" en cas d'attaque israélienne
Discussion autour d'une union des forces entre Washington et Israël contre l'Iran
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a discuté mardi à Jérusalem avec le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken du "type de gouvernement à Gaza au lendemain de la guerre", selon un communiqué du bureau de Benjamin Netanyahu. Lors de leur rencontre, "les deux parties ont discuté du type de gouvernement à Gaza au lendemain de la guerre", affirme ce communiqué.
Benjamin Netanyahu a dit par ailleurs à son interlocuteur que la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué le 16 octobre par des soldats israéliens dans la bande de Gaza, "pourrait avoir un effet positif sur le retour des otages", ajoute le texte.
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Les deux hommes ont également discuté de la "nécessité" pour leur deux pays "d'unir leurs forces" contre "la menace iranienne". "Lors de la réunion, la question de la menace iranienne et de la nécessité pour les deux pays d'unir leurs forces pour la contrer a été soulevée", indique le texte. Benjamin Netanyahu "a remercié [M. Blinken] pour le soutien des Etats-Unis dans la lutte contre l'axe du mal et du terrorisme iranien", ajoute le communiqué.
Blinken demande à Netanyahu des "mesures supplémentaires" pour permettre l'aide humanitaire à Gaza
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à prendre des "mesures supplémentaires" pour permettre à l'aide humanitaire de parvenir aux civils dans la bande de Gaza en guerre.
Lors d'une rencontre à Jérusalem entre les deux hommes, Antony Blinken a "insisté sur la nécessité qu'Israël prenne des mesures supplémentaires pour augmenter et maintenir à un niveau plus élevé le flux d'assistance humanitaire à destination de [la bande de] Gaza et faire en sorte que cette assistance parvienne aux civils d'un bout à l'autre" de ce territoire, a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.
Antony Blinken a par ailleurs appelé Benjamin Netanyahu à "tirer parti" de la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar pour parvenir à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, selon le département d'Etat.
Lors d'une rencontre avec Benjamin Netanyahu à Jérusalem, Antony Blinken "a souligné le besoin de tirer parti [de la mort de Sinouar, tué le 16 octobre par des soldats israéliens dans le sud de la bande de Gaza] en assurant la libération de tous les otages et en mettant fin au conflit à Gaza d'une façon qui garantisse une sécurité durable tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens" a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.
L'armée israélienne multiplie les frappes dans le secteur de Beyrouth
Cette mission est la onzième d'Antony Blinken depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël. La guerre a gagné depuis un mois le Liban, où Israël a promis de neutraliser le Hezbollah, un allié du Hamas soutenu lui aussi par l'Iran, dans les zones frontalières du sud de pays.
Depuis lundi soir, l'armée a multiplié ses frappes notamment dans le secteur de Beyrouth, affirmant viser des "installations militaires" du mouvement chiite. L'un de ces bombardements a fait lundi 18 morts près du plus grand hôpital public du pays à Beyrouth, situé en dehors des bastions traditionnels du Hezbollah, selon un bilan publié mardi par le ministère libanais de la Santé.
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Des enfants jouaient dehors et, "quand le premier missile est tombé, suivi d'un autre, je les ai vus déchiquetés", a témoigné Ola Fahed Eid, une actrice habitant le quartier, qui a dit avoir aidé neuf rescapés à s'extraire des décombres. L'hôpital Rafic Hariri a été légèrement endommagé et quatre bâtiments ont été rasés dans son voisinage, selon un correspondant de l'AFP.
"L'Iran répliquera de manière équivalente" en cas d'attaque israélienne
Washington a affirmé lundi œuvrer à un règlement "au plus vite" du conflit au Liban, et Antony Blinken entend également dissuader les Israéliens, qui préparent une riposte à une attaque de missiles menée par l'Iran le 1er octobre, de toute action susceptible d'embraser encore plus la région. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a averti mardi que "l'Iran répliquerait de manière équivalente" en cas d'attaque israélienne.
Dimanche et lundi, l'armée israélienne avait étendu ses attaques au système financier du mouvement et bombardé des bureaux de la société de microcrédit Al-Qard al-Hassan, liée au Hezbollah et accusée par Israël de financer ses "activités terroristes".
L'armée a annoncé mardi la mort en Syrie d'un haut responsable chargé des "transferts de fonds du Hezbollah" et affirmé avoir visé un bunker du groupe contenant "des dizaines de millions de dollars". Amnesty International a estimé mardi que les frappes contre Al-Qard al-Hassan devaient faire l'objet d'une enquête pour un possible "crime de guerre".
Le Hezbollah a assuré mardi que cette société, qui fait partie de son réseau d'associations, écoles et hôpitaux très implanté au sein de la communauté chiite mais aussi au-delà, remplirait ses engagements envers ses épargnants. Il a aussi revendiqué l'attaque de drone qui a visé samedi, en son absence, la résidence privée de Benjamin Netanyahu à Césarée, dans le centre d'Israël, à laquelle le Premier ministre a promis de riposter. Le Hezbollah a également revendiqué des tirs de roquettes sur plusieurs positions militaires en Israël.
Plus de 1.550 personnes sont mortes au Liban depuis un mois
Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban depuis les premières frappes israéliennes massives le 23 septembre contre le Hezbollah, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. À la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés dans le pays. Le 30 septembre, l'armée israélienne a lancé une offensive terrestre dans le sud du Liban contre le Hezbollah, affirmant vouloir permettre le retour dans le nord d'Israël d'environ 60.000 habitants déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis un an.
Pour mettre fin à la guerre, les Etats-Unis disent vouloir s'appuyer sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avait acté la fin du précédent conflit entre Israël et le Hamas en 2006, et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés dans le sud du Liban. Le Hezbollah a néanmoins maintenu sa présence dans cette région.
Antony Blinken doit se rendre mercredi en Jordanie pour discuter notamment de l'assistance humanitaire à la bande de Gaza, assiégée par Israël qui contrôle l'entrée de l'aide. Tous les efforts de médiation menés par les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte pour parvenir à un cessez-le-feu ont échoué jusqu'à présent.
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De nombreuses arrestations à Gaza
L'armée israélienne poursuit depuis le 6 octobre une offensive meurtrière contre le Hamas dans le nord du territoire palestinien, qui a poussé à la fuite des dizaines de milliers de personnes. À Jabalia, où l'armée a appelé de nouveau la population à évacuer, "de nombreux hommes" ont été arrêtés, a raconté à l'AFP Nevin Al-Dawasah, une ambulancière réfugiée non loin de là, dans la ville de Gaza, après "16 jours de siège sans ravitaillement" dans un centre de déplacés de la ville.
Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a affirmé qu'il continuerait à se battre malgré la mort de son chef, Yahya Sinouar, considéré comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre 2023, tué le 16 octobre par l'armée israélienne. L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée. Au moins 42.718 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.