Faut-il s'inquiéter pour les ressortissants français au Niger ? Cinq jours après le coup d'État ayant renversé le président Mohamed Bazoum, le torchon brûle entre Niamey et Paris. Ce dimanche, plusieurs rassemblements de soutien au putsch ont lieu dans la capitale nigérienne et l'ambassade de France a été prise pour cible. Les manifestants réclament le départ des militaires français et ne cachent pas leur hostilité envers l'Hexagone. Ce lundi, les putschistes accusaient la France de vouloir "intervenir militairement" pour rétablir l'ordre au Niger. Mais malgré ce climat hautement inflammable, les ressortissants tricolores ne semblent pas en danger.
Toutefois, selon les informations d'Europe 1, le ministère français des Affaires étrangères se prépare à évacuer les Français présents au Niger, à tout moment. Ces derniers sont invités à ne pas quitter leur domicile et un contact quasi-permanent est entretenu avec eux depuis le putsch survenu mercredi dernier.
Environ 600 Français établis au Niger
Ce lundi matin, un message leur a été envoyé pour recenser le nombre au Niger. Selon un dernier comptage, ils seraient environ 600 à vivre dans ce pays du Sahel mais beaucoup d'entre eux ne sont pas présents en ce moment dans le pays à cause des vacances scolaires.
Mais en l'état actuel des choses, ils ne représentent pas une cible pour les putschistes, selon le général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire français. "Pour l'instant, je pense qu'ils s'en prennent plus à l'aspect institutionnel. Les manifestants se sont attaqués à l'ambassade de France et vont sans doute s'attaquer aux entreprises françaises installées au Niger. Mais je ne pense pas que les ressortissants soient directement menacés", indique-t-il.
Des règles de sécurité précises en cas de danger
Et de dresser la liste des consignes précises reçues par les expatriés français en cas de risque pour leur sécurité. "Il y a des responsables d'ilots, il y a des points de regroupement dans lesquels les ressortissants se retrouvent. Donc il y a cette possibilité directe de se trouver dans une enceinte militaire protégée avec des gens capables de les défendre en cas de besoin".
Selon les informations d'Europe 1, le ministère des Affaires étrangères veut laisser une chance à l'ultimatum lancé par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) avant de décider d'une possible évacuation. Ledit ultimatum laisse une semaine aux putschistes pour restaurant l'ordre constitutionnel, affirmant ne pas exclure un "recours à la force".