Pyongyang a accepté vendredi une offre sud-coréenne de discussions avec Séoul mardi prochain, qui seraient une première depuis 2015 et un nouveau signe de détente entre les deux voisins, à un mois des Jeux olympiques.
Un premier pas. Cette annonce est intervenue quelques heures après que Washington et Séoul ont convenu de reporter leurs manœuvres militaires initialement prévues pendant les JO, des exercices qui, chaque année, contribuent à aggraver la situation sur la péninsule. "La Corée du Nord nous a faxé ce matin un message, indiquant qu'elle acceptait la proposition de discussions le 9 janvier faite par le Sud", a déclaré un responsable du ministère sud-coréen de l'Unification, responsable des relations avec le Nord.
Une détente après deux ans de tensions. La rencontre aura lieu à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53), et portera notamment sur les Jeux olympiques de Pyeongchang (du 9 au 25 février) en Corée du Sud et sur "la question de l'amélioration des relations intercoréennes", selon le porte-parole du ministère de l'Unification Baek Tae-Hyun. Cette reprise de dialogue intervient après deux années de dégradation du climat sur la péninsule, au cours desquelles la Corée du Nord a mené trois nouveaux essais nucléaires et multiplié les essais de missiles.
Une puissance nucléaire et un discours d'ouverture. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a réaffirmé sa puissance nucléaire lundi lors de son adresse à la Nation du Nouvel An, en avertissant qu'il avait en permanence à sa portée le "bouton" atomique. Mais il a aussi profité de ce discours pour, fait rarissime, tendre la main en direction du Sud, et évoquer une participation d'athlètes nord-coréens aux JO. Et Séoul a répondu en proposant la tenue le 9 janvier de discussions de haut niveau à Panmunjom.
Le retour du téléphone rouge. Les deux Corées ont dès lors remis en service mercredi leur liaison téléphonique qui était coupée depuis 2016, continuant à jouer l'ouverture malgré les railleries du président américain Donald Trump qui s'était vanté d'avoir un bouton nucléaire "beaucoup plus gros" que celui de Kim Jong-Un.
Des manœuvres militaires reportées. Autre signe d'apaisement, Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-In ont convenu jeudi soir que leurs manœuvres conjointes "n'auraient pas lieu durant la période olympique". L'objectif étant que "les forces des États-Unis et de la Corée du Sud puissent concentrer leurs efforts sur la sécurité des Jeux", a confirmé la Maison-Blanche dans un communiqué.
Deux pays toujours en guerre. Le Nord et Sud, qui sont aujourd'hui encore techniquement toujours en guerre, sont séparés depuis des décennies par la Zone démilitarisée (DMZ), l'une des frontières les plus fortement armées du monde. Les derniers pourparlers bilatéraux de décembre 2015 s'étaient soldés par un échec, et avaient été suivis quelques semaines plus tard par un quatrième essai nucléaire nord-coréen. Deux autres ont eu lieu depuis.