Pyongyang a tiré mercredi depuis un sous-marin un missile (SLBM) qui a parcouru un demi-millier de kilomètres en direction du Japon, ce qui constitue pour les experts une nette avancée dans les programmes balistiques nord-coréens.
D'importants progrès techniques ? La distance couverte par le projectile, qui a été suivi par l'état-major interarmée sud-coréen, dépasse de beaucoup celle de précédents missiles SLBM, qui n'avaient pas dépassé 30 km, laissant penser que la Corée du Nord a réalisé d'importants progrès techniques. Une véritable capacité SLBM ferait monter d'un cran la menace nucléaire nord-coréenne, en ce que Pyongyang pourrait porter sa dissuasion bien au-delà de la péninsule coréenne. "Beaucoup de questions se posent au sujet de cet essai, mais il a certainement été un succès", a estimé Jeffrey Lewis, directeur du Programme sur la non-prolifération en Asie orientale à l'Institut Middlebury.
"L'avant-garde des puissances militaires". Le leader nord-coréen Kim Jong-Un, cité par l'agence officielle KCNA, a qualifié le tir d'"immense succès" qui place son pays à "l'avant-garde des puissances militaires dotées de capacité nucléaire d'attaque". Il a insisté sur la nécessité d'intensifier les efforts en vue d'acquérir un missile balistique surmonté d'une tête nucléaire opérationnel afin de "faire face à une guerre totale et (...) nucléaire imprévue avec les impérialistes états-uniens", selon KCNA. Les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU interdisent à Pyongyang de développer son programme balistique, mais la Corée du Nord multiplie les essais de missile.
Riposte de la Corée du Sud. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré mercredi que les essais de Pyongyang "nuisent à la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne". Le Conseil de sécurité s'est réuni mercredi pendant deux heures à la demande des Etats-Unis et du Japon, mais n'a pas réussi à adopter de position commune. De son côté, Séoul a riposté en acceptant le déploiement controversé sur son sol du bouclier anti-missiles américain THAAD, une décision condamnée par Pékin et Moscou.