"Députée engagée et bienveillante" pour David Cameron, parlementaire "brillante" pour le maire de Londres, Sadiq Khan, "militante pour la justice sociale et la paix" selon le leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn… Les hommages sont unanimes, après la mort de Jo Cox, grièvement blessée par balle en pleine rue, jeudi. Mariée et mère de deux enfants, la députée était âgée de 41 ans.
Députée depuis un an. Étoile montante du parti travailliste, Jo Cox n'avait pas toujours rêvé de politique. "Je ne savais pas comment parler, je ne connaissais pas les bonnes personnes. Je passais mes étés à emballer du dentifrice dans l'entreprise où travaillait mon père, pendant que tous les autres partaient en "gap year" (année sabbatique)" à l'étranger", confiait-elle dans une interview au Yorkshire Post, reprise par le Guardian. En 2015, la jeune femme a sauté le pas lorsqu'un siège s'est libéré dans la circonscription de Batley et Spen, où elle était née et résidait. Lorsqu'elle a été attaquée, jeudi, la députée se trouvait à proximité de la bibliothèque municipale de Birstall, où elle avait pris l'habitude de rencontrer ses administrés.
" Elle croyait en un monde meilleur et se battait pour ça tous les jours de sa vie "
Une personnalité engagée. Diplômée de l'université de Cambridge, Jo Cox avait auparavant occupé différents postes dans des organisations internationales, dont Oxfam, travaillant en Europe, aux États-Unis et dans des zones de conflits dans le monde entier. Ardente militante pour les droits des femmes, elle avait fait partie du réseau Labour Women's Network, encourageant l'entrée des femmes dans la vie publique. "Elle croyait en un monde meilleur et se battait pour ça tous les jours de sa vie avec une énergie et un enthousiasme qui auraient épuisé la majeure partie des gens", a réagi son mari, Brendan Cox, cité par Le Mirror.
Militante anti-Brexit. En une seule année passée au parlement britannique, Jo Cox s'était fait remarquer pour ses engagements, notamment lors du débat sur l'intervention militaire en Syrie. S'opposant au leader de son parti, la jeune députée avait signé une tribune favorable à une implication du Royaume-Uni face à l'urgence humanitaire. Ces derniers jours, elle avait également confirmé son engagement dans la campagne contre le Brexit, jugeant que "risquer tous les avantages de notre appartenance à l'Europe pour plonger dans les ténèbres ne me semble pas très patriotique" dans un récent billet publié sur son site internet.
Immigration is a legitimate concern, but it’s not a good reason to leave the EU @yorkshirepost#Remain#StrongerInhttps://t.co/FSsu8ggZTn
— Jo Cox MP (@Jo_Cox1) 10 juin 2016
Est-ce ce militantisme qui a fait de la jeune femme une cible ? A sept jours du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, l'agresseur de la députée aurait crié "Britain first", soit "Priorité au Royaume-Uni", selon un témoin cité par la chaîne Sky News. D'après son mari, Jo Cox "aurait voulu deux choses plus que tout. La première, que nos chers enfants soient baignés d'amour, la deuxième, que nous nous unissions tous pour combattre la haine qui l'a tuée".