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Frédéric Michel / Crédits photo : Proches de Marie-Pierre Arfel , modifié à
Quinze jours après la disparition de deux randonneuses françaises sur la petite île de Sikinos en Grèce, leurs familles et amis s’inquiètent et s’interrogent. Depuis le 12 juin dernier, Marie-Pierre Arfel et Françoise Boutteaux, âgées de 64 et 73 ans n’ont plus donné signe de vie ou presque, hormis des photos et des appels passés depuis.

"Il n'y a pas d'arbres, c'est une végétation très basse. Comment ne peut-on pas retrouver deux personnes disparues en même temps ? On ne comprend pas", se désole Laurine, une amie de Marie-Pierre en désignant le lieu de sa disparition. Ce qui demeure encore plus troublant pour les proches, ce sont les appels et les photos envoyées par Françoise deux jours après s’être volatilisée.

Les deux femmes avaient fait connaissance la veille et avaient décidé de marcher ensemble. Elles sont parties en balade de cinq heures, sans difficulté particulière pour ces randonneuses aguerries, et le temps n’était même pas caniculaire en ce 12 juin, jour de leur disparition sur l'île de Sikinos, en Grèce.

Des appels à l'hôtelier 

Laurine tente de recouper le peu d'informations qu'elle a pu obtenir, deux jours après leur disparition le vendredi, le portable de Françoise appelle plusieurs fois à 6 heures du matin son hôtelier. Ce dernier ne répond que deux heures plus tard. S'ensuit un échange avec l'accueil de l'hôtel : "Il dit ne pas comprendre ce qu'elle dit, qu'elle ne parlait que français. Mais elle renvoie une photo d'elle, allongée au sol, en marquant "Je suis tombée", et elle écrit ça en anglais. Tout mis bout à bout, on ne comprend pas. D'autant plus que l'alerte de la part de l'hôtelier n'a pas été donnée à huit heures du matin suite aux échanges, mais le soir."

Plus le temps passe, plus les proches des deux femmes se questionnent. Au départ, tous ont pensé à un accident, mais ces incohérences font craindre le pire avoue Sandrine. Elle était en contact régulier avec son amie Marie-Pierre durant son périple en Grèce, débuté en avril dernier. "On se dit qu'il y a des choses qui nous sont cachées, peut-être une mauvaise rencontre. Ça fait quand même sept disparitions sur les îles grecques depuis un mois et de gens tout à fait aguerris à la randonnée", alerte Sandrine. 

La brigade des recherches de Gassin saisie 

Angoissés, les proches des deux femmes attendent que l’ambassade de France en Grèce et les diplomates du quai d’Orsay se mobilisent davantage. Une aide psychologique leur a été proposée, mais la famille et les amis espèrent une mobilisation plus forte pour poursuivre les recherches et lever les zones d’ombres.

Joint par Europe 1, le parquet de Draguignan confirme avoir saisi la brigade des recherches de Gassin, d'où est originaire Marie-Pierre Arfel, pour qu’elle ouvre une enquête en recherche des causes de la disparition "en miroir" d’une première enquête diligentée par les autorités compétentes en Grèce. Conformément aux directives du parquet de Draguignan indique le Procureur de la République, Pierre Couttenier, les gendarmes de la brigade de recherche de Gassin travaillent sur l’environnement, la téléphonie et sur les comptes bancaires de la disparue.