Des soldats maliens capturés par les djihadistes font bien partie des tués par un raid de la force française Barkhane en octobre, ont affirmé mardi un responsable du ministère malien de la Défense et un proche des militaires tués. De son côté, l'état-major des armées françaises a réitéré que l'opération avait visé, "sans erreur possible", un "camp d'entraînement terroriste" relevant du groupe Ansar Dine et précisé qu'à "aucun moment" la présence de militaires maliens n'avait été établie sur ce site.
Une opération qui visait un groupe affilié à Aqmi. Le ministère malien de la Défense, dans un communiqué daté du 31 octobre mais obtenu lundi soir, affirme que le ministre Tiéna Coulibaly a reçu ce jour-là l'ambassadrice française et le commandant de Barkhane au Mali à la suite d'une opération "au cours de laquelle des militaires maliens, détenus par des terroristes, ont trouvé la mort". Cette opération, dans la nuit du 23 au 24 octobre près d'Abeïbara (nord-est), visait un groupe affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et s'était soldée par la mort de 15 djihadistes, avait annoncé le 26 octobre l'état-major des armées français.
Dimanche, des sources militaires maliennes avaient indiqué à l'AFP, document confidentiel à l'appui, avoir identifié parmi les tués une dizaine de soldats maliens portés disparus à la suite d'attaques menées entre juillet 2016 et mars 2017 et dont les images en captivité avaient été diffusées en octobre par les groupes djihadistes. "Nos militaires prisonniers des djihadistes ont bel et bien été tués lors de l'opération anti-terroriste des Français dans le nord du Mali. Une délégation française qui a été reçue ici au ministère, a reconnu les faits", a confirmé mardi un responsable malien de la Défense s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
La France dit n'avoir eu aucune information sur la présence de ces soldats. Le commandant de la force française Barkhane a évoqué mardi, lors d'une réunion avec le chef d'état-major des forces armées maliennes, le travail de renseignement militaire relatif à cette opération. "Ce travail n'a à aucun moment permis de détecter la présence sur ce site de militaires maliens, capturés ou enrôlés par le groupe terroriste", a relevé l'état-major des armées dans un communiqué.
L'opération a "permis la mise hors de combat de quinze terroristes dont l'un s'est avéré être un lieutenant d'Iyad Ag Ghali, spécialisé dans le recrutement et la formation des terroristes d'Ansar Dine", a-t-il affirmé. La France a par ailleurs proposé "aux autorités militaires maliennes l'appui de la force Barkhane dans le cas où ces dernières souhaiteraient réaliser une mission de recueil d'information sur le site", a souligné l'état-major.