C'est un rebondissement spectaculaire. Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi soir qu'il acceptait de participer à un sommet historique avec le leader nord-coréen Kim Jong Un. Impensable il y a quelques semaines, cet accord survient après deux années de très vives tensions entre Washington et Pyongyang liées au programmes nucléaire et balistique nord-coréens.
Mais ce revirement est d'autant plus étonnant qu'il y a encore quelques mois voire quelques semaines, Donald Trump se plaisait à qualifier, notamment sur Twitter, Kim Jong Un de "Little Rocket Man" ("petit homme missile" en références aux tirs de missiles nord-coréen) ou encore de "petit gros".
- 24 septembre
En septembre dernier, ça chauffe. Le "Commander in chief" menaçait en effet directement sur Twitter le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong-ho, après que ce dernier l'ait qualifié de "mégalomane". "Je viens d’entendre le ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord s’exprimer aux Nations unies. S’il se fait l’écho des pensées de 'Little Rocket Man', ils ne seront plus là pour très longtemps", réagissait-il alors.
Peu avant, à la tribune des Nations Unies, Donald Trump avait expliqué qu'il serait prêt à "détruire totalement la Corée du Nord", s'il le fallait pour défendre son pays ou des pays alliés. Le 15 septembre Pyongyang avait procédé à un tir de missiles.
Just heard Foreign Minister of North Korea speak at U.N. If he echoes thoughts of Little Rocket Man, they won't be around much longer!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 24 septembre 2017
- 12 novembre
Moins de deux mois plus tard, alors que la tension est toujours aussi forte entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, Donald Trump répond à Kim Jong Un, qui l'avait qualifié de vieux malade mental" en insultant le dirigeant nord Coréen de "petit" et de "gros". "Pourquoi Kim Jong Un m’insulterait-il en m’appelant "vieux", alors que je ne l’appellerais JAMAIS "petit et gros" ? J’essaye tellement d’être son ami et peut-être qu’un jour ça arrivera", écrit-il alors. Ambiance.
Why would Kim Jong-un insult me by calling me "old," when I would NEVER call him "short and fat?" Oh well, I try so hard to be his friend - and maybe someday that will happen!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 novembre 2017
- 30 novembre
Quinze jours après, alors que Kim Jong Un vient de procéder à un nouveau tir de missile, Donald Trump persiste et signe. Il déplore que l'envoi d'un représentant chinois en Corée du Nord n'ait pas permis d'apaiser les tensions et utilise alors dans un tweet son surnom préféré :"Little rocket man". "L'émissaire chinois, qui vient de rentrer de Corée du Nord, semble n'avoir eu aucun impact sur le petit homme-missile", écrit-il.
The Chinese Envoy, who just returned from North Korea, seems to have had no impact on Little Rocket Man. Hard to believe his people, and the military, put up with living in such horrible conditions. Russia and China condemned the launch.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 30 novembre 2017
- 3 janvier
Le président américain a pris l'habitude de réagir à la moindre provocation nord-coréenne. Quand dans son discours à la nation pour le Nouvel An, Kim Jong Un affirme pouvoir frapper avec des missiles nucléaires l'ensemble du territoire américain et qu'il avertit qu'il a en permanence à sa portée le "bouton" atomique, Donald Trump bondit. Et mieux, il surenchérit. "Le leader nord-coréen Kim Jong-Un vient d'affirmer que le 'bouton nucléaire est sur son bureau en permanence' . Que quelqu'un de son régime affaibli et affamé le prévienne que moi aussi j'ai un bouton nucléaire, mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et mon bouton fonctionne !"
North Korean Leader Kim Jong Un just stated that the “Nuclear Button is on his desk at all times.” Will someone from his depleted and food starved regime please inform him that I too have a Nuclear Button, but it is a much bigger & more powerful one than his, and my Button works!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 3 janvier 2018
- 6 mars
Des Jeux olympiques en Corée du Sud et des sanctions américaines envers la Corée du nord plus tard, le ton de Donald Trump change. La raison : les dirigeants des deux Corées annoncent qu'ils vont se retrouver fin avril pour un sommet historique. Pyongyang assure alors être prêt à aborder avec Washington la question longtemps taboue de la dénucléarisation. "Des progrès sont possibles dans le dialogue avec la Corée du Nord. Pour la première fois depuis des années, des efforts ont été faits des deux côtés. Le monde regarde et attend. Peut être est ce un faux espoir, mais les Etats Unis sont prêts à s'engager dans cette direction", souligne Donald Trump sur Twitter.
Possible progress being made in talks with North Korea. For the first time in many years, a serious effort is being made by all parties concerned. The World is watching and waiting! May be false hope, but the U.S. is ready to go hard in either direction!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 6 mars 2018
- 9 mars
Oublié le surnom dédaigneux. Le 9 mars, Donald Trump fait un pas de géant envers le dirigeant Nord Coréen, en acceptant de le rencontrer et finit même par lui rendre ses noms et prénoms sur Twitter : "Kim Jong Un a parlé dénucléarisation avec les représentants de la Corée du Sud, pas seulement d'une suspension. Aussi, pas de test de missile par la Corée du Nord durant cette période. De gros progrès sont faits mais les sanctions seront maintenues jusqu’à ce qu’un accord soit conclu. La réunion est en train d’être planifiée !"
Kim Jong Un talked about denuclearization with the South Korean Representatives, not just a freeze. Also, no missile testing by North Korea during this period of time. Great progress being made but sanctions will remain until an agreement is reached. Meeting being planned!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 9 mars 2018