Europe 1 vous le révélait hier : la France a drastiquement réduit le nombre de visas accordés aux Algériens, Marocains et Tunisiens. Une mesure de représailles, alors que ces trois pays refusent de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière sur le sol français. L'annonce passe mal auprès des Algériens et Franco-Algériens rencontrés hier soir par Europe 1 devant l'aéroport de Roissy.
Visas au compte-goutte
Des visas qui arrivent au compte goutte : tous ici l'ont remarqué depuis plusieurs mois déjà. Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement l'a confirmé mardi et la vidéo tourne sur des groupes familiaux Whatsapp. Brahim l’a reçue avant d’embarquer à Alger. "Il y a des relations humaines entre l'Algérie et la France. C'est malheureux", déplore-t-il.
L’amertume est la même de l’autre côté des portes vitrées, là où des proches attendent les embrassades. Hamida est franco-algérienne, venue chercher sa cousine. Elle se sent impuissante face au jeu diplomatique. "On et là depuis plus de 20 ans. On a besoin de nos familles, de nos sœurs, de tout le monde", explique la mère de famille.
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Sentiment de punition collective
“On est tous mis dans le même panier”, résume Hamza, arrivé en France à 18 ans pour travailler et rentré en Algérie pour les vacances. "Si c'est pour les étudiants ou si c'est uniquement pour les touristes qui par la suite vont devenir illégaux, c'est deux choses différentes. Ma fiancée va bientôt venir étudier ici. Si c'est plus compliquée pour elle de venir, ce sera une catastrophe", déplore le jeune homme.
Depuis qu’ils connaissent les causes de ce durcissement, beaucoup ici ont du mal à se défaire du sentiment de punition collective.