Le Conseil électoral supérieur turc (YSK) a annoncé dimanche en plein référendum que les bulletins ne comportant pas le tampon officiel du bureau de vote seraient tout de même valides, suscitant une levée de boucliers de l'opposition. Les Turcs se prononçaient sur une révision constitutionnelle qui prévoit le renforcement des pouvoirs présidentiels. Le scrutin contenait un bulletin unique marqué d'un sceau officiel, séparé en deux : un côté blanc portant le mot "oui", un brun avec le mot "non".
Des bulletins sans tampon officiel. Pour voter, les Turcs devaient marquer le côté qu'ils souhaitaient avec un tampon officiel marqué du mot "Préférence". Mais dans l'après-midi, le YSK a annoncé, dans une déclaration publiée sur son site, avoir reçu de nombreuses plaintes affirmant que certains électeurs s'étaient vu remettre des bulletins de vote sans tampon officiel. Il a ainsi été décidé que les bulletins concernés seraient tout de même considérés comme valides, "à moins qu'il y ait des preuves qu'ils aient été apportés de l'extérieur".
For a stronger and better Turkey, also I voted #EVET ❤️ pic.twitter.com/KPvNugyTpp
— E V E T (@ruuv_) 16 avril 2017
Levée de boucliers dans le camp du "non". L'opposition s'est insurgée contre cette décision qui pourrait, selon elle, faire pencher la balance en faveur du oui dans ce scrutin âprement disputé. Bülent Tezcan, vice-président du principal parti d'opposition (CHP, social-démocrate) a appelé le YSK a "revenir immédiatement sur cette erreur", et appelé le YSK à prendre des mesures pour garantir que les élections se tiennent dans le cadre de la justice, selon l'agence pro-gouvernementale Anadolu.
Face à ce qu'il dénonce comme des "manipulations" du scrutin, le deuxième parti d'opposition, le HDP, a indiqué dimanche soir qu'il allait demander un nouveau décompte jusqu'à 60% des bulletins de vote du référendum.
Le président se félicite déjà de sa victoire. De son côté, Recep Tayyip Erdogan estime que les résultats du référendum ne souffrent pas contestation et a déjà appelé les partisans du "oui" pour les féliciter. Recep Tayyip Erdogan a pris les devants en téléphonant à son Premier ministre, Binali Yildirim, et au chef de l'opposition nationaliste, le MHP (Parti d'action nationaliste) favorable au "oui", pour les féliciter de l'issue du référendum et remercier le peuple turc d'avoir exprimé sa volonté, a indiqué la présidence turque.