Réouverture des frontières : l'Italie "exige le respect" des autres pays européens

L'Italie va rouvrir ses frontières et demande à ce que les autres pays européens fassent de même (image d'illustration)
L'Italie va rouvrir ses frontières et demande à ce que les autres pays européens fassent de même (image d'illustration) © Miguel MEDINA / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Après avoir été pendant plusieurs semaines le pays d'Europe le plus touché, l'Italie semble avoir maîtrise l'épidémie. Inquiète des conséquences sur le tourisme, elle souhaite une réouverture des frontières. Les pays limitrophes émettent des réserves, ce qui déplaît au gouvernement.

L'Italie "exige le respect" des autres pays d'Europe à propos de la prochaine réouverture des frontières. Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio appelle à une "réponse européenne" coordonnée pour permettre aux européens et notamment aux touristes de revenir en Italie, maintenant que le coronavirus semble y être jugulé. 

Un appel à une reprise coordonnée des déplacements le 15 juin

Touché de plein fouet par le nouveau coronavirus (plus de 33.000 morts en trois mois), l'Italie, semble avoir maîtrisé l'épidémie et se déconfine progressivement depuis début mai. Le pays se prépare à une réouverture de ses frontières le 3 juin et souhaite que les pays limitrophes fassent de même, afin de profiter de "la beauté unique, les merveilles et les plages uniques" de son pays.

Rome pousse à une reprise coordonnée des déplacements en Europe pour le 15 juin, ce qui marquerait une reprise à l'échelle continentale du tourisme, un secteur clé pour l'économie italienne aujourd'hui à genoux.  "Nous avons besoin d'une réponse européenne parce que si nous agissons de manière différente et désordonnée, l'esprit de l'UE est perdu. Et l'Europe s'effondre", a plaidé le ministre italien.

Le pays ne doit pas être traité "comme un pestiféré"

"J'ai beaucoup entendu parler de l'Italie ces jours-ci. Ce n'est pas le moment de polémiquer, mais je tiens à préciser une chose : nous exigeons le respect. Si quelqu'un s'imagine qu'il peut nous traiter comme un pestiféré, alors sachez que nous ne resterons pas sans réagir", a mis en garde le ministre dans une déclaration sur Facebook. "Notre patience a ses limites. Je comprends la concurrence entre les différents États, elle est légitime, à condition toutefois qu'elle soit saine et équitable", a-t-il prévenu. 

Luigi Di Maio a rappelé que l'Italie faisait preuve de transparence sur la situation épidémique. "La situation interne, toutes les données sur les contagions, seront toujours publiques. Nous avons toujours agi de manière responsable et transparente et nous continuerons à le faire", a-t-il assuré. 

"L'Italie est toujours un hotspot"

Plusieurs pays voisins refusent cependant une réouverture à cette date de leur frontière terrestre avec l'Italie, ce qui fait grincer des dents à Rome, qui y voit une manière détournée d'empêcher les touristes de venir dans la péninsule.

C'est le cas en particulier de l'Autriche et de la Suisse. "L'Italie est toujours un hotspot, bien que la situation se soit déjà améliorée dans certaines régions", a déclaré cette semaine le ministre autrichien de la Santé Rudolf Anschober (Verts). Luigi Di Maio compte se rendre en mission en Allemagne le 5 juin, en Slovénie le 6 juin et en Grèce le 9 juin pour s'y entretenir avec ses homologues.