Qualifiant cette décision rendue lundi "d'extrême" et "scandaleuse", le président américain a déclaré dans un communiqué que de telles restrictions mettaient "en danger la santé et la vie de millions de femmes" en rendant "hors de portée les soins médicaux dont elles ont désespérément besoin".
Le démocrate, qui a fait de la défense de l'avortement un axe majeur de sa campagne pour un second mandat, a assuré se tenir "aux côtés de la vaste majorité des Américains, qui soutiennent le droit des femmes à choisir, y compris en Floride, où les électeurs auront la possibilité de se faire entendre en novembre".
>> LIRE AUSSI - IVG aux États-Unis : «Je n'aurais jamais pensé devoir mener le même combat que ma grand-mère»
La cour suprême de l'Etat du sud-est a en effet pris deux décisions distinctes, l'une ayant pour effet de limiter très strictement le recours à l'interruption volontaire de grossesse, l'autre renvoyant aux électeurs la décision finale. Elle a d'une part rejeté la suspension d'une loi promulguée en avril 2023 par le gouverneur républicain Ron DeSantis, interdisant l'avortement au-delà de six semaines de grossesse. Ce texte entrera donc en vigueur dans 30 jours.
Un amendement garantissant le droit à l'avortement ?
La plus haute juridiction de l'Etat a par ailleurs validé l'inscription sur les bulletins de vote aux élections américaines de novembre d'un amendement garantissant le droit à l'avortement. Il est d'usage aux Etats-Unis que les électeurs votent simultanément à la présidentielle, aux législatives et sur de nombreux sujets à portée locale. S'il est adopté par au moins 60 % des voix, cet amendement sera ajouté à la Déclaration des droits de la Constitution de Floride.
Il interdit "l'adoption de toute loi prohibant, criminalisant, retardant ou restreignant l'avortement avant la viabilité ou lorsqu'il est nécessaire pour protéger la santé de la patiente", la viabilité du foetus étant généralement estimée autour de 24 semaines.
>> LIRE AUSSI - IVG : alors que la France avance, 25% des Américaines n'ont plus accès à l'avortement là où elles vivent
L'équipe de campagne de Joe Biden avait dès lundi souligné que "cette nouvelle interdiction extrême - à laquelle Donald Trump a personnellement ouvert la voie - va représenter une interdiction pour tout le sud-est". L'ancien président républicain, lui aussi candidat à la présidentielle, se targue d'avoir, par ses nominations à la Cour suprême des Etats-Unis, abouti au revirement de jurisprudence de juin 2022 qui a annulé la garantie fédérale du droit à l'avortement.
Depuis cette décision redonnant aux Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine ont interdit ou sévèrement restreint l'accès à l'IVG.