Mardi, 8h, une explosion retentit à l'aéroport de Bruxelles

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Au moins trois explosions ont eu lieu mardi matin à l’aéroport de Zaventem et dans le métro de Bruxelles.

"On est tous sur le tarmac. On attend". Bruno, a encore du mal à réaliser ce qui vient de se passer à l’aéroport de Bruxelles, mardi matin. Amassé, avec des centaines d’autres passagers sur le tarmac de l’aéroport, ce Belge raconte la cohue pendant une dizaine de minutes lorsque la première explosion a retenti.

  • 08h00 : double explosion à l’aéroport

Vers huit heures, mardi matin, alors que les passagers se pressent pour attraper leur vol dans le hall des départs de l’aéroport de Zaventem, une première explosion retentit près d’une porte d’embarquement vers les Etats-Unis. Un ou un(e ) terroriste vient de se faire exploser. Les autorités belges confirmeront un peu plus tard dans la matinée qu'il s'agit bien d'attaques-suicides. Onze personnes ont tuées.

"Il y a eu une grosse, grosse explosion, qui a éventré une grande partie du terminal, les vitres extérieures ont volé en éclat et j’ai vu plusieurs blessés", explique Alexandre, qui devait prendre l’avion mardi matin. Il précise que l’explosion "s’est produite avant tous les contrôles de sécurité".

Le journaliste de la chaîne britannique Sky News, Alex Rossi, se trouve lui aussi dans l’aéroport lorsqu’il entend deux explosions, "très, très fortes", à quelques secondes d’intervalle. "J'ai senti le bâtiment bouger. Il y avait de la poussière et de la fumée (...) Je suis allé là où avait eu lieu l'explosion et il y avait des gens qui sortaient, ils semblaient très choqués", raconte-t-il.

On a aidé les gens à se réfugier sur le toit

Très vite, des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des panaches de fumée au-dessus du terminal de l'aéroport, des vitres brisées et des passagers en train d'évacuer le bâtiment par le tarmac. Plusieurs vidéos montrent le sol du hall jonché de plaques du faux plafond. L’ensemble des passagers est alors évacué et l’aéroport fermé. Tous les vols sont supprimés. En quelques minutes, les secours arrivent sur place et commencent à aider les blessés.

David, lui, travaille tous les jours à l’aéroport. Il est bagagiste. Lorsque les explosions retentissent, il se précipite pour aider les passagers pris dans le mouvement de panique. "On a aidé les gens à se réfugier sur le toit, à les faire sortir par les issues de secours", raconte-t-il sur Europe 1.

  • 09h11 : attaque dans le métro

Alors que les secours s’organisent à l’aéroport, Fatia, descend du bus 59 et s’apprête à descendre dans la bouche de métro de la station Maalbeek. Il est 09h11. Elle entend une explosion provenant du sous-sol et voit aussitôt des gens, blessés, sortir de la station. "Les vitres ont explosés. Il y avait de la fumée", confie-t-elle sur Europe 1, encore choquée et consciente d’avoir échappé de peu au pire. De nombreux messages apparaissent sur les réseaux sociaux confirmant l’explosion dans la station située rue de la Loi, non loin des institutions européennes. 15 personne sont tuées dans l'explosion et 55 blessées. 

Des images de la fumée qui s’échappe de la bouche de métro circulent sur Twitter. Une passagère de la rame touchée confie avoir été projetée au sol au moment de l'explosion. La rame touchée, ainsi que celle circulant dans le sens inverse, sont aussitôt évacuées. "Un périmètre de sécurité a été déployé autour de la station de métro Maelbeek, à environ 400 mètres de la station en elle-même", assure l'envoyé spécial d'Europe 1 sur place, Walid Berrissoul. "Il y a des blessés. Il y a des morts. Je ne sais pas combien", confie rapidement un policier chargé de faire respecter le cordon de sécurité.

A 10 heures, une heure environ après l’explosion du métro, les autorités belges décident de stopper les transports en commun dans l’ensemble de la ville : bus, trams, métros ne circulent plus à Bruxelles. Des mesures de sécurité renforcées sont également mises en place dans les grands aéroports et gares de plusieurs capitales européennes.

  • 10 heures : la France renforce sa sécurité

Très rapidement après l'annonce des attaques à Bruxelles, les autorités françaises décident de renforcer la sécurité dans les lieux sensibles. La préfecture de police de Paris décide d'augmenter la présence des agents aux aéroports d'Orly et de Roissy, mais aussi dans le métro parisien et dans les gares de la capitale. 

A l'Elysée, François Hollande réunit autour de lui une cellule de crise composée du Premier ministre Manuel Valls et des ministres de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, de la Défense Jean-Yves Le Drian et des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault. A l'issue de la réunion, Bernard Cazeneuve annonce un nouveau renforcement des mesures de sécurité. Ce matin, dès les attaques de Bruxelles connues, j'ai décidé de déployer 1.600 policiers et gendarmes supplémentaires, en différents points du territoire, à la fois sur les contrôles aux frontières mais également dans les infrastructures de transport aérien, maritime et ferroviaire", déclare-t-il.

"Nous faisons face à une menace particulièrement élevée", affirme peu après Manuel Valls. "Nous sommes en guerre, nous subissons depuis plusieurs mois en Europe des actes de guerre et face à cette guerre il faut une mobilisation de tous les instants". A la mio-journée, François Hollande prend la parole. "Nous sommes devant une menace globale qui exige que l’on réponde globalement"', a-t-il déclaré. le chef de l'Etat a ajouté que la guerre contre le terrorisme devait être menée "avec sang-froid, avec lucidité, avec détermination parce qu'elle sera longue".


Attentats de Bruxelles : la réaction de François Hollande
  • 11h20 : "un jour très triste pour l'Europe", déclare en larmes Federica Mogherini

En déplacement en Jordanie, Federic Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, évoque "un jour très triste pour l'Europe. "Nous sommes solidaires non seulement avec la souffrance des victimes, mais aussi dans la réaction à ces actes et la prévention ensemble contre la radicalisation et la violence", a-t-elle déclaré. Puis, avant de fondre en larmes, consolée par le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Judeh : "Je vais m'arrêter ici. Vous comprendrez pourquoi. Aujourd'hui est un jour difficile..."