Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué lundi l'annonce faite la veille par le Pentagone que les Etats-Unis allaient retirer jusqu'à 1.000 soldats du nord de la Syrie, où Ankara mène une offensive contre une milice kurde. "C'est une approche positive", a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'une conférence de presse à Istanbul, interrogé sur cette annonce faite dimanche par le chef du Pentagone Mark Esper.
La Turquie a lancé la semaine dernière une incursion dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), un groupe soutenu par les pays occidentaux en raison de son rôle dans la lutte contre les djihadistes de l'EI, mais qualifié de "terroriste" par Ankara. Après l'annonce dimanche du retrait de militaires américains, les YPG ont conclu un accord avec le régime syrien prévoyant, selon les autorités kurdes, le déploiement de l'armée de Damas dans le nord de la Syrie.
La ville de Minbej, pomme de discorde
D'après le quotidien proche du pouvoir syrien Al-Watan, l'accord prévoit "l'entrée de l'armée syrienne dans les villes de Minbej et d'Aïn al-Arab (le nom arabe de Kobané)", situées dans le nord de la Syrie et qui pourraient se retrouver dans le viseur de la Turquie. La Turquie réclame depuis plusieurs mois le retrait des forces de kurdes de Minbej, ce que le président Erdogan a répété lundi. "Quand Minbej sera vidée, ce n'est pas nous, la Turquie, qui allons y aller. Ce sont nos frères arabes, qui en sont les vrais propriétaires (...) Notre approche à ce sujet, c'est de faire en sorte qu'ils y rentrent et d'assurer leur sécurité", a dit Recep Tayyip Erdogan. "Notre décision à été prise au sujet de Minbej, nous sommes maintenant à la phase de sa mise en application", a-t-il ajouté.
Le chef de l'Etat turc a aussi salué l'"approche positive" de la Russie, sous-entendant qu'il ne s'attendait pas à ce que Moscou, parrain du régime de Damas, s'oppose à une offensive des forces turques sur Kobané.
"En ce qui concerne Kobané, à ce stade, il semble qu'il n'y aura pas de problème, grâce à l'approche positive de la Russie", a dit Recep Tayyip Erdogan.