Il reprend la parole en public, une semaine après avoir disparu du Japon. L’ancien PDG de l’alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, s’apprête à tenir une conférence de presse au Liban, pays où il a fui la semaine dernière. L’homme d’affaires est sous le coup de quatre chefs d’inculpation au Japon pour des malversations financières. Son évasion était nécessaire selon sa défense, qui dénonce un système judiciaire japonais partial. Europe 1 vous dévoile les coulisses de ce face à face avec des journalistes du monde entier, très attendu et minutieusement préparé. La conférence de presse débutera à 14 heures précises pour capter les chaînes de télévision européennes, américaines et japonaises.
Une centaine de journalistes triés sur le volet
Carlos Ghosn devrait s’exprimer en anglais, et peut-être prononcer quelques mots en français mais rien n’est encore confirmé. La configuration sera assez classique : l'ancien patron devrait être placé sur une petite estrade, face à une centaine de journalistes du monde entier. Ces derniers ont été triés sur le volet, choisis par l’ancien PDG en personne ainsi que par Anne Méaux, sa chargée de communication, basée à Paris. C'est d'ailleurs sous la houlette d'Anne Méaux qu'ont travaillé d'arrache-pied depuis des semaines la vingtaine de conseillers en communication et d'avocats, multipliant les réunions téléphoniques sur trois continents, y compris le soir de Noël.
La conférence de presse va débuter par un propos préliminaire dans lequel il va remercier sa famille, et dénoncer le système judiciaire japonais, avant une séance de questions-réponses. Nul doute que les questions vont fuser sur les circonstances de sa fuite du Japon, qualifiées de rocambolesque par la plupart des médias. Si les journalistes attendent que Carlos Ghosn se justifie sur son évasion, il paraît peu probable que l’ancien patron s’éternise sur cet épisode.
Des documents pour prouver son innocence
L'homme d'affaires devrait probablement se défendre sur le fond de ce que la justice lui reproche avec l'aide de ses avocats présents dans la salle, réfutant notamment les soupçons d'abus de biens sociaux et de corruption active dont il fait l'objet en France. Il a même prévu de projeter des documents afin de prouver son innocence et dénoncer "un complot" de la part du constructeur automobile nippon Nissan. La conférence de presse se trouvera ainsi à mi-chemin entre un cours d’innocence et une plaidoirie de la défense.
Le Liban a reçu une demande d’arrestation d’Interpol, mais le pays n’a pas d’accord d’extradition avec le Japon. Un nouveau mandat d’arrêt a également été émis contre sa femme, Carole Ghosn, soupçonnée de faux témoignage.