Le Conseil de sécurité des Nations unies étudie un projet de résolution sur la Birmanie en vue d'un arrêt des violences à l'origine de l'exode massif des musulmans rohingyas, selon le texte obtenu mercredi par l'AFP. Le projet de résolution, soumis par la France et le Royaume-Uni, appelle les autorités birmanes à "cesser immédiatement les opérations militaires" contre les Rohingyas et à permettre aux réfugiés de cette minorité vivant actuellement dans des camps de fortune au Bangladesh de revenir en Birmanie.
Pas de sanctions. Le texte de six pages ne menace par la Birmanie de sanctions, mais énonce une série de demandes concrètes. Des diplomates ont cependant souligné que le projet de résolution - qui constituerait la première réponse officielle du Conseil de sécurité à la crise en Birmanie - faisait face à l'opposition de la Chine, premier soutien de la Birmanie, prédisant des négociations difficiles avec Pékin. "Les Chinois ne sont pas partants", a assuré un diplomate du Conseil de sécurité sous couvert d'anonymat. "Ils veulent que nous ne disions rien et ne fassions rien sur cette question", a-t-il ajouté.
La nomination d'un conseiller spécial. Le projet réclame aussi la nomination d'un conseiller spécial des Nations unies pour la Birmanie et exhorte le pays à mettre en oeuvre les recommandations d'une commission sur les droits des Rohingyas dirigée par l'ancien chef de l'ONU Kofi Annan, qui a déclaré que cette population apatride et installée en Birmanie depuis des décennies devrait se voir accorder des droits de citoyenneté.
580.000 Rohingyas ont fui. D'après les derniers chiffres des Nations unies, plus de 580.000 musulmans rohingyas ont fui la Birmanie depuis le 25 août, pour se réfugier au Bangladesh voisin. Cette crise a débuté quand des rebelles rohingyas, dénonçant les mauvais traitements subis par leur minorité ont attaqué des postes de police en Birmanie fin août, entraînant une répression sévère de l'armée.