C'est un séisme politique en Italie. Dimanche soir, Virginia Raggi, la candidate populiste du Mouvement 5 Etoiles, a été élue maire de Rome, avec plus de 60% des voix. Une première pour une femme. Et un revers pour Matteo Renzi, le Premier ministre. Invité d'Europe Midi lundi, Marc Lazar, professeur d’histoire et de sociologie politique à Sciences-Po et spécialiste de l’Italie est revenu sur les raisons de cette victoire.
Une ville difficilement gouvernable. Les explications sont "nombreuses", selon le spécialiste de l'Italie. Rome est une ville "très difficilement gouvernable, avec beaucoup de scandales et notamment le scandale 'Mafia Capitale', mais aussi la gestion désastreuse du précédent maire démocrate et la situation de grande dégradation de la ville que tous les touristes peuvent constater et en particulier lorsqu'ils essayent de se déplacer", décrypte Marc Lazar.
Un "programme ambitieux". Virginia Raggi "a joué sur ces différents points", explique le politologue. "Elle a un programme très ambitieux, mais aussi très vague. Elle affirme qu'elle fera de la transparence, mais aussi qu'elle organisera mieux les transports publics... On va voir. C'est l'heure de vérité pour elle", poursuit-il. Dans une autre ville d'Italie, à Turin, une autre maire du Mouvement 5 Etoiles a été élue.
Un test pour le parti. Ces deux villes seront donc considérées comme des tests pour le mouvement. Jusqu'à présent, seules deux villes étaient aux mains du Mouvement 5 Etoiles. "A Parme, ça a été une catastrophe et le maire de Parme a immédiatement été éliminé de ce mouvement qui d'un côté se montre très transparent et de l'autre est entre les mains du directeur Beppe Grillo et de quelques personnes, c'est le paradoxe de ce mouvement", détaille-t-il.