Plus de 450 personnes ont été blessées et une trentaine interpellées lors d'une manifestation contre le gouvernement de gauche qui a dégénéré vendredi soir à Bucarest, a annoncé samedi la gendarmerie. Nombre de blessés ont dû être soignés après avoir inhalé des gaz poivre et lacrymogènes abondamment utilisés par les forces de l'ordre, tandis que d'autres souffrent de contusions, selon des sources hospitalières. Une trentaine de gendarmes figurent au nombre des blessés, onze d'entre eux ayant été hospitalisés.
Un rassemblement contre la "corruption". Critiquée par l'opposition de centre droit pour son intervention en force, la gendarmerie a assuré avoir agi "de manière graduelle et proportionnelle" en réponse aux actions violentes de plusieurs dizaines de hooligans. Quelque 80.000 Roumains, dont des milliers d'expatriés revenus spécialement dans leur pays et accompagnés pour certains de leurs enfants, s'étaient rassemblés place de la Victoire pour dénoncer la "corruption" du gouvernement. Plusieurs dizaines ont tenté de rompre le cordon policier, jetant des pierres et de bouteilles d'eau en direction des forces de l'ordre.
FLASH - De très nombreux Roumains sont descendus dans la rue à Bucarest et dans plusieurs villes de #Roumanie ce vendredi soir pour protester contre le gouvernement et la corruption (entre autres). La télévision diffuse actuellement des images de violences. ( Digi24) pic.twitter.com/XwuFThj4Vo
— Brèves de presse (@Brevesdepresse) 10 août 2018
Gaz lacrymogènes. Ces dernières ont riposté en arrosant les manifestants de gaz lacrymogènes avant d'utiliser un canon à eau pour évacuer la place. Le président de centre droit Klaus Iohannis, en conflit ouvert avec le gouvernement social démocrate, a condamné "l'intervention brutale et disproportionnée de la gendarmerie", appelant la ministre de l'Intérieur Carmen Dan à "s'expliquer sur la gestion des événements".
Une réforme de la justice critiquée. Depuis son retour au pouvoir fin 2016, le Parti social démocrate a lancé une vaste réforme de la justice qui menace l'indépendance des magistrats et vise à permettre à des responsables politiques d'échapper aux poursuites, selon ses détracteurs. Cette réforme a donné lieu à des manifestations d'une ampleur sans précédent depuis la chute du régime communiste fin 1989, avec un demi de million de personnes dans la rue en février 2017. Une nouvelle manifestation était prévue dans la soirée de samedi à Bucarest.