Ségolène Royal, présidente de la conférence de l'ONU sur le climat (COP21), a appelé mardi les Etats membres de l'UE à accélérer la ratification de l'accord de Paris contre le réchauffement, en lançant le processus chez eux avant le Conseil européen de fin juin.
"Le moment est venu de mobiliser l'Union européenne pour qu'aucun retard ne soit pris dans le processus de ratification", a déclaré Ségolène Royal à la presse, après une rencontre avec les ambassadeurs des pays de l'UE à la résidence des Pays-Bas, qui président actuellement l'Union européenne. "Les processus de ratification doivent s'accélérer", a souligné la ministre de l'Environnement qui doit présenter mardi après-midi à l'Assemblée nationale le projet de loi autorisant la ratification de l'accord.
"Certains en sont très éloignés". "Certains (des 28 Etats-membres) en sont très éloignés", a-t-elle ajouté, se refusant à les citer. Il s'agit des "pays qui produisent les énergies fossiles", a-t-elle simplement ajouté. "J'ai lancé un appel (aux ambassadeurs) pour qu'ils mobilisent leurs gouvernements, pour que l'on ait maintenant très rapidement, c'est-à-dire avant l'échéance du Conseil européen de la fin juin, les dates de délibération de tous les conseils des ministres (...) et les dates de ratification dans les Parlements", a déclaré Ségolène Royal. "Dans beaucoup de pays, les dates ne sont pas fixées", a-t-elle noté. "Je n'imagine pas que l'Union européenne arrive à la COP22", en novembre à Marrakech, "en état d'observateur et que l'accord de Paris entre en application sans l'Union européenne", a souligné Ségolène Royal.
Déjà signé par 177 Etats. L'accord, par lequel la communauté internationale s'est engagée en décembre à limiter le réchauffement "bien en deçà" de 2°, voire à 1,5° par rapport au niveau pré-industriel, a déjà été signé par 177 Etats. Les pays doivent le ratifier pour qu'il entre en vigueur comme prévu à compter de 2020. Dans ce but, il faut que 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre le ratifient. Selon Ségolène Royal, il n'est "pas impossible" que cette condition soit remplie d'ici à la COP22. "On n'en est pas loin, on en est déjà à 38%-40%, voire plus, des émissions", a-t-elle dit, rappelant que les deux principaux pollueurs, la Chine et les Etats-Unis, avaient annoncé leur intention de le ratifier avant la fin de l'année.
Les délégués de 195 pays sont réunis actuellement à Bonn pour commencer à concrétiser l'accord de Paris.