Royaume-Uni : nouvelles manifestations sous surveillance après les émeutes de Sunderland

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avec AFP // Crédit photo : Ian Forsyth / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
Les forces de police britanniques étaient en état d'alerte samedi dans tout le pays alors que de nouvelles manifestations ont commencé, au lendemain des émeutes qui ont secoué la ville de Sunderland dans le nord-est de l'Angleterre, attribuées à l'extrême droite par les autorités.

En début d'après-midi, des rassemblements avaient été signalés dans plusieurs villes, dont Manchester (nord-ouest), Leeds (nord), Nottingham (centre), Portsmouth (sud) et Londres, ainsi qu'à Belfast, en Irlande du Nord. Aucun acte violent n'était pour l'instant signalé.

L'inquiétude est notamment vive du côté des responsables religieux musulmans, alors qu'une mosquée a été prise pour cible à Sunderland, comme à Southport (nord-ouest de l'Angleterre) lors de précédents heurts mardi. Plus de trente appels à manifester ont été lancés dans le Royaume-Uni, la plupart répondant au mot d'ordre anti-immigration "Enough is enough" (Trop c'est trop), largement diffusé sur les réseaux sociaux, selon un recensement de l'association de lutte contre le racisme Hope Not Hate (L'espoir pas la haine).

Ces appels interviennent après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes à Southport lundi et après que des rumeurs et des fausses informations ont abondamment circulé sur la religion et l'identité de l'agresseur présumé, Axel Rudakubana, un adolescent de 17 ans.

Des renforts chez les forces de l'ordre

A Londres, les participants à une marche pro-palestinienne organisée régulièrement dans le centre-ville se sont réunis comme prévu. "Mes parents m'ont dit de ne pas venir aujourd'hui, mais je suis d'ici. Le Royaume-Uni est ma patrie" a dit à l'AFP un étudiant de 24 ans, Meraaj Harun.

La Metropolitan police de la capitale a prévenu vendredi qu'elle avait renforcé les moyens mobilisés. Elle a aussi averti qu'elle "ne tolérera pas que des individus utilisent le droit de manifester comme un moyen de commettre des actes de violence ou d'inciter à la haine raciale et religieuse".

 

A Manchester, des "centaines de personnes" se sont rassemblées samedi dans le centre-ville à l'appel de groupes anti-racistes, en réponse à une manifestation dont l'appel est attribué à des "militants d'extrême droite", a indiqué le mouvement Stand Up To Racism sur X.

Vendredi soir, à Sunderland, des affrontements ont notamment eu lieu devant une mosquée de la ville entre policiers et émeutiers, dont beaucoup arboraient des drapeaux anglais et chantaient des slogans islamophobes. La police a dénoncé de "graves niveaux de violences". Trois agents ont dû être hospitalisés, tandis que huit personnes ont été arrêtées. Un poste de police a aussi été incendié. D'autres heurts s'étaient produits mercredi dans plusieurs villes, notamment à Londres, Hartlepool (nord) ou Manchester.

"Impardonnables"

Les autorités et de nombreux responsables politiques ont fermement condamné ces violences, la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper promettant que les émeutiers "paieront le prix de leur violence et de leur comportement de voyous". La maire pour la région du nord-est Kim McGuinness a condamné des "groupes d'extrême droite".

Ils "avaient fait la publicité de ce qu'ils appelaient une manifestation pacifique" à Sunderland. "Mais ca n'avait rien de pacifique. C'était de la criminalité et de la violence, et la réponse de la police a été forte", a-t-elle affirmé samedi sur la BBC.

La ministre de l'Education, et élue de Sunderland, Bridget Phillipson a dénoncé des violences "impardonnables", ajoutant que les "criminels impliqués (...) seront identifiés, poursuivis et punis". L'ancienne ministre de l'Intérieur conservatrice Priti Patel, candidate pour prendre la tête du parti, a jugé les violences "totalement inacceptables". Elle a appelé le gouvernement à reconvoquer le Parlement, dont l'activité s'est achevée mardi pour la traditionnelle pause estivale.