C'est une élection présidentielle sans suspense qui a débuté hier en Russie, même si l'opposition à Vladimir Poutine a tenté d'exprimer sa colère avec des actes symboliques. Rien ne pourra empêcher le chef du Kremlin de briguer un nouveau mandat à la tête du pays, d'autant qu'il est soupçonné aussi de tirer des ficelles de la mafia du pays. Une face cachée du président russe, très dangereuse à aborder pour les Russes.
Aucun reproche
En témoigne Alexeï Navlany qui en 2021, attaque Vladimir Poutine sur sa fortune supposée. Il franchit la ligne rouge du pouvoir : Faire état d'un président corrompu. Cette corruption est supposée visible par la construction d'un bien gigantesque au bord de la mer Noire.
"Ce palais a été financé à travers le Liechtenstein. Et si on regarde les documents, on voit que le crime organisé était associé à ce projet", explique au micro d'Europe 1 Anastasia Kirilenko, journaliste d'investigation russe qui enquête depuis 15 ans sur Poutine. "La Suisse a enquêté et elle a dit : 'C'est le parquet russe qui doit inquiéter lui-même'. Alors, d'où vient l'argent ? Le parquet russe, comme par hasard, il n'a rien à reprocher aux criminels, ni bien sûr à Poutine lui-même", poursuit-elle.
Une enquête menée par des députés dans les années 90
Pourtant, Vladimir Poutine a été soupçonné de corruption dès la fin des années 90 avec une affaire de vente illégale de matières premières à Saint-Pétersbourg. "Poutine signait les autorisations illégales pour vendre ces ressources. Les députés ont saisi le parquet. Il y a un député qui est mort, l'autre a été renversé par une voiture. Cette enquête a continué jusqu'à l'an 2000. Et après ? Poutine est devenu président, l'enquête a été abandonnée. Et pour vous dire, il y a même un policier qui voulait interroger Poutine. Lui, il est parti au monastère", conclut-elle.
Une commission d'enquête recommande même en 1996 que Vladimir Poutine n'ait plus jamais de fonctions publiques. Aujourd'hui, seuls des procureurs étrangers enquêtent sur le maître du Kremlin.