Une fusillade suivie d'un incendie s'est produite vendredi soir dans une salle de concert en banlieue de Moscou, ont rapporté les agences de presse russes et des chaînes Telegram, certaines d'entre elles évoquant des morts et des blessés. Ce qu'a confirmé le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, dans la foulée. "Une terrible tragédie s'est produite aujourd'hui au Crocus City. Je présente mes condoléances aux proches des morts", a-t-il dit, ajoutant que tous les évènements publics, prévus ce week-end dans la capitale russe, étaient annulés. Le patriarche orthodoxe Kirill "prie pour la paix de l'âme des défunts", selon son porte-parole, Vladimir Legoïda.
Les faits, dont la nature exacte reste à éclaircir, ont eu lieu au Crocus City Hall, une salle de concert située au nord-ouest de la capitale russe. "Des inconnus ont ouvert le feu au Crocus City Hall. L'évacuation des personnes est en cours", ont indiqué les services de secours à l'agence publique TASS. "Les personnes qui se trouvaient dans la salle se sont allongées sur le sol pour se protéger des tirs, pendant 15 à 20 minutes, après quoi elles ont commencé à sortir en rampant. Beaucoup ont réussi à sortir", a indiqué ce journaliste de Ria Novosti.
Moscou dénonce "un attentat terroriste sanglant"
Selon les secours, plusieurs personnes ont dû trouver refuge sur le toit de la salle. "Une centaine de personnes ont été évacuées du sous-sol du bâtiment par les pompiers. Des travaux sont en cours pour sauver les personnes du toit du bâtiment à l'aide d'équipements de levage", a indiqué le ministère des Situations d'urgence de la région de Moscou sur Telegram.
Les services de secours, cités par l'agence Interfax, ont fait état d'un "groupe de deux à cinq personnes non identifiées portant des uniformes tactiques et armées d'armes automatiques" qui ont "ouvert le feu sur les agents de sécurité à l'entrée de la salle de concert" puis "commencé à tirer sur le public".
La diplomatie russe a dénoncé "un attentat terroriste sanglant". "La communauté mondiale tout entière se doit de condamner ce crime odieux !", a ajouté sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. La Maison-Blanche, qui a adressé ses pensées aux victimes de cette "horrible" attaque, précise ne pas avoir "d'indication à ce stade" d'une implication ukrainienne. "Je ne peux pas donner plus de détails", a aussi déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, en disant que les États-Unis cherchaient "à obtenir plus d'informations". Au moins 40 morts sont à déplorer ainsi qu'une centaine de blessés, selon des chiffres communiquées par le FSB, les services de sécurité russes.
La Russie a été la cible de nombreuses attaques par le passé commises par des groupes islamistes, mais aussi de fusillades sans motif politique ou attribuées à des déséquilibrés. En 2002, des combattants tchétchènes avaient pris en otage 912 personnes dans le théâtre moscovite de la Doubrovka pour réclamer le retrait des troupes russes de Tchétchénie. La prise d'otages s'était achevée par un assaut des forces spéciales, et la mort de 130 personnes, la quasi-totalité asphyxiée par le gaz utilisé par les forces de l'ordre.