La Russie a de nouveau remplacé mercredi le commandant de son offensive en Ukraine en nommant cette fois le général Valéri Guerassimov, le chef d'état-major des armées, a annoncé le ministère de la Défense. Dans un communiqué, le ministère a déclaré que Valéri Guerassimov devenait "commandant du groupement combiné de troupes" déployées en Ukraine en remplacement de Sergueï Sourovikine qui aura dirigé les opérations pendant à peine trois mois.
Un poids lourd pour de plus grandes missions
"La hausse du niveau de commandement de l'opération spéciale (en Ukraine) est liée à un élargissement de l'ampleur des missions à accomplir, à la nécessité de mener une interaction plus étroite entre les composantes des forces armées", a expliqué le ministère. Il précise que Valéri Guerassimov aura pour adjoints les généraux Sergueï Sourovikine, Oleg Salioukov et Alexeï Kim.
Avec son visage taillé à la serpe et son physique massif, ses diplômes des écoles de blindés et d'état major parmi les plus réputés de Russie, Valeri Guerassimov, 67 ans, a la réputation d'être un militaire jusqu'au bout des ongles. Il est réputé pour ses réussites dans l'utilisation de la force brute de l'artillerie, pour vaincre en Tchétchénie ou en Syrie, mais aussi pour son application des ordres.
Par sa nomination, il pourrait être en charge d'une nouvelle offensive massive sur Kiev, dont on parle beaucoup, ou de la gestion de l'arrivée dans le conflit des unités communes russo-biélorusses. En tout cas, ce poids lourd du système militaire sur le terrain engage indirectement davantage Vladimir Poutine, à qui il risque de manquer dorénavant un fusible militaire en cas d'échec dans le conflit.
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Sergueï Sourovikine évincé depuis le revers subi à Kherson
Son prédécesseur, Sergueï Sourovikine, avait été nommé en octobre commandant des troupes en Ukraine pour redresser la situation de l'armée russe qui subissait des revers face à des offensives ukrainiennes dans les régions de Kharkiv (nord-est) et de Kherson (sud). C'est notamment Sergueï Sourovikine qui avait proposé et organisé le retrait des forces russes de la ville de Kherson, début novembre, un revers majeur pour le Kremlin.
Depuis, le front s'est globalement stabilisé, hormis dans la zone de Bakhmout, dans la région de Donetsk (est), une ville que l'armée russe et le groupe paramilitaire Wagner cherchent à conquérir depuis des mois. Face à ces difficultés sur le terrain, Vladimir Poutine a ordonné la mobilisation de 300.000 réservistes et une campagne de bombardement des infrastructures énergétiques ukrainiennes.