La main tendue vers la Russie, "l'erreur catastrophique de Merkel" sur les migrants, l'Otan "obsolète", le "succès" du Brexit qui verra d'autres pays quitter l'UE : le président américain élu Donald Trump a réalimenté la machine à polémiques dimanche dans des entretiens accordés aux quotidiens Times et Bild.
Moins de sanctions contre la Russie. Cinq jours avant de prendre les commandes de la première puissance mondiale, le milliardaire républicain a tendu une main vers Moscou, en froid avec l'administration de son prédécesseur Barack Obama qui l'accuse d'ingérence dans l'élection présidentielle américaine, évoquant la possibilité d'un accord de réduction des armements nucléaires avec la Russie en échange de la levée des sanctions qui la frappent. "Voyons si nous pouvons faire de bons accords avec la Russie. Je pense que l'armement nucléaire doit être très sensiblement réduit, ça en fait partie", a dit le président élu.
L'Otan se repose trop sur les États-Unis. Le milliardaire a aussi réitéré ses critiques contre l'Otan "obsolète", reprochant à ses États membres de ne pas payer leur part de la défense commune et de se reposer sur les États-Unis. Durant sa campagne présidentielle, Donald Trump avait déjà tenu des propos similaires. Peu d'Etats de l'Alliance atlantique atteignent le niveau de 2% de leur produit intérieur brut pour les dépenses militaires, l'objectif que s'est fixé l'Otan en 2014. Les États-Unis portent environ 70% des dépenses militaires de l'organisation.
Du "respect" pour Merkel mais… La chancelière allemande Angela Merkel a également pris une salve du futur président américain, qui a néanmoins dit avoir "beaucoup de respect" pour elle. "Je pense qu'elle a fait une erreur catastrophique et que c'était de prendre tous ces migrants illégaux", a lâché Donald Trump. Selon le milliardaire, les conséquences de cette politique d'accueil se sont fait récemment "clairement sentir" - une allusion à l'attentat au camion-bélier contre un marché de Noël à Berlin le 19 décembre, revendiqué par l'organisation djihadiste État islamique.
"D'autres pays vont quitter" l'UE. Enfin, le Brexit sera "un succès", a-t-il assuré, annonçant vouloir conclure un accord commercial avec le Royaume-Uni "rapidement et dans les règles" et rencontrer "très rapidement" la Première ministre britannique Theresa May. Ces propos tranchent avec ceux de Barack Obama, qui avait annoncé que le Royaume-Uni se retrouverait en bout de file d'attente pour conclure des accords commerciaux avec les États-Unis si jamais il quittait l'UE. Donald Trump estime également que "d'autres pays vont quitter" l'Union européenne.