La solution diplomatique est toujours possible. C'est ce que veut croire la présidence ukrainienne, face aux tensions avec la Russie, qui appelle à se méfier des "prévisions apocalyptiques". C'est aussi la position d'Emmanuel Macron, qui prend la stature de chef de guerre en tant que président du Conseil de l'Union européenne, et en pleine campagne présidentielle française. Sur place, en Ukraine, il y a d'ailleurs une forme de reconnaissance pour les efforts diplomatiques fournis, mais les Ukrainiens rencontrés par Europe 1 semblent plutôt résignés.
"Personne ne se battra pour nous", affirment les Ukrainiens
Vladimir Poutine est imprévisible, lui seul décide, selon la population locale. "S'il ouvre un nouveau front, personne ne se battra pour nous", répètent beaucoup de réservistes, de pères et de mères de famille à Kiev, la capitale, ou plus près de la frontière. "Personne ne viendra défendre notre maison à notre place", ajoutent-ils. Les Ukrainiens n'ont presque aucun espoir sur ce point. Si les troupes russes mènent une offensive, ce seront les habitants qui prendront les armes et peupleront les tranchées, pas les Européens.
Un précédent douloureux en 2014
Ce manque de confiance de la part des Ukrainiens s'explique par un sentiment de déjà-vu, en quelque sorte, notamment en 2014. Cette année-là, l'annexion de la Crimée a été suivie du début de la guerre dans le Donbass contre les séparatistes prorusses. À l'époque, les Européens s'étaient notamment indignés. Ils avaient adopté le format Normandie, qui rassemble Russie, Ukraine, France et Allemagne à la table des négociations, et dont parle beaucoup le gouvernement d'Emmanuel Macron. Les pourparlers de paix s'étaient enchaînés sans jamais freiner Moscou, et sans arrêter la guerre qui dure et use les Ukrainiens depuis huit ans.