L'annonce est historique. Cette semaine, la France a annoncé estimer que le plan marocain pour le Sahara Occidental était la "seule base" de règlement du conflit. Une prise de position qui va à l'encontre de celle d'Alger, qui soutient les indépendantistes sahraouis et qui risque de tendre un peu plus les relations diplomatiques entre la France et l'Algérie.
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Un plan soutenu depuis 2007 ?
"Le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine", a écrit Emmanuel Macron dans une lettre adressée au roi du Maroc, Mohammed VI. Invitée ce vendredi sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, l'ambassadeure du Maroc Samira Sitaïl, se dit ravi de cette annonce. "Rabat ne peut que se réjouir de cette évolution significative de Paris, tout en sachant que cette position ne vienne pas du néant", insiste-t-elle.
"Il y a un plan d'autonomie qui a été présenté par le Maroc depuis 2007 et la France soutient ce plan d'autonomie. Ce qui est nouveau aujourd'hui, c'est qu'effectivement ce soutien de la France au plan de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud est considéré dorénavant par la France comme étant la seule base pour le règlement du différend", poursuit-elle.
Reconstruction des relations diplomatiques
Mais ce changement de position de Paris, qui jusqu'à présent jugeait le plan de Rabat comme une solution parmi d'autres, n'est pas une surprise pour la représentante du royaume de Mohammed VI. "Je suis tenté de dire non, que ce n'était pas une surprise, que c'est dans l'ordre des choses et que c'est en parfaite cohérence avec la position de Paris aux côtés de Rabat sur ce conflit depuis, encore une fois au moins 2007. Lorsque le Maroc a posé sur la table de négociation cette proposition d'autonomie, le premier pays qui a salué cette proposition d'autonomie à l'époque, évidemment, c'était la France", se souvient Samira Sitaïl.
Et cette décision relève un long processus qu'il y a eu avant. Nous avons commencé à reconstruire cette relation qui est la nôtre depuis octobre dernier, entre les deux pays. Donc, c'est l'aboutissement de plusieurs mois de discussions où nous avons coché toutes les cases, à commencer par celle de la confiance et que nous avons posé sur la table un certain nombre de sujets pour rénover ce partenariat, le partenariat qui est le nôtre et en faire quelque chose d'exceptionnel", conclut-elle.