Un satellite français espionné par un satellite russe : ce n'est pas un scénario de science-fiction, c'est Florence Parly qui a révélé l'information vendredi. La ministre des Armées a dénoncé cette tentative de capter des données d'un satellite de communications militaires sécurisées, une première dans l'histoire de la conquête spatiale. Mais pour le spécialiste espace d'Europe 1, Alain Cirou, ce genre d'affaire va être une préoccupation majeure pour les militaires dans les années à venir.
Possible piratage de données. En 2017, "alors que [le satellite franco-italien] Athena-Fidus continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la Terre, un satellite s'est approché de lui, de près, d'un peu trop près", a raconté la ministre lors d'un déplacement au Centre national d'études spatiales à Toulouse. "De tellement près qu'on aurait vraiment pu croire qu'il tentait de capter nos communications", a raconté Florence Parly. "Ce satellite, identifié comme un appartenant aux Russes, semble venir visiter les autres satellites. Il s'en approche, à quelques kilomètres vraisemblablement, en étant tout à fait passif. Cela laisse supposer que ce satellite est capable de pirater des données ou de mettre en place un brouillage", explique Alain Cirou.
Florence Parly est l'invitée, dimanche, du Grand Rendez-Vous d'Europe 1, présenté par Hélène Jouan. Elle apportera notamment des précisions sur cette affaire d'espionnage de satellite.
"L'espace n'est plus un territoire qui doit rester sans défense". La ministre des Armées a été très claire sur les intentions du satellite : "tenter d'écouter ses voisins, ce n'est pas seulement inamical. Cela s'appelle un acte d'espionnage". Pour Alain Cirou, cet événement "prouve qu'un satellite militaire, où qu'il soit, n'est pas si tranquille que ça". "C'est ce que pointe la ministre : l'espace n'est plus un territoire qui doit rester sans défense. On voit de potentiels agresseurs s'approcher de nos satellites donc il faut renforcer nos moyens de surveillance", estime le spécialiste d'Europe 1.