Une collecte de fonds lancée par deux vedettes de la télévision allemande pour la capitaine du navire Sea-Watch 3, détenue en Italie, avait dépassé les 350.000 euros en milieu de journée dimanche.
Le Sea-Watch 3, qui a secouru une quarantaine de migrants, a forcé le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, suscitant l'ire du gouvernement transalpin et l'arrestation de la jeune capitaine allemande du navire, Carola Rackete. "Ce n'était pas un acte de violence, seulement de désobéissance", a-t-elle expliqué dans une interview dimanche au Corriere della Sera.
"Une personne qui sauve des vies n'est pas une criminelle"
Le comédien Jan Boehmermann et l'animateur Klaas Heufer-Umlauf ont lancé un appel aux dons pour aider l'équipe de l'ONG, exprimant leur indignation face à l'arrestation de Carola Rackete. Dimanche à midi, les dons s'élevaient à 355.286 euros. "Nous sommes convaincus qu'une personne qui sauve des vies n'est pas une criminelle", a plaidé Jan Boehmermann dans une vidéo diffusée sur YouTube.
Wer Menschenleben rettet, ist kein Verbrecher! https://t.co/7GqYuIi1W8
— Jan Böhmermann (@janboehm) 29 juin 2019
Hier können wir den Seenotrettern helfen: https://t.co/e3NGn69AT4#freeCarolaRackete
"Quiconque pense le contraire a tout simplement tort", a-t-il ajouté, accusant le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini d'"abuser des sauveteurs en Méditerranée pour changer les mentalités contre les réfugiés, contre l'UE, et en faveur d'une politique inhumaine".
"Mission accomplie" pour Matteo Salvini
Matteo Salvini, qui dirige La Ligue (extrême droite), s'est félicité de l'arrestation de la capitaine du bateau. "Mission accomplie", a-t-il tweeté. "Arrestation d'un capitaine qui enfreint la loi. Navire pirate saisi, amende maximale pour une ONG étrangère", a ajouté Matteo Salvini, dont la ligne dure sur l'immigration a renforcé sa popularité.
Placée aux arrêts domiciliaires, la capitaine sera présentée à un juge en début de semaine à Agrigente et devra répondre des faits notamment des faits d'aide à l'immigration clandestine et de résistance à un navire de guerre. Pour ce dernier délit, elle risque entre trois et dix ans de prison.