Comme un air de déjà-vu sur le Vieux continent. Déjà lourdement frappée par la première vague, au printemps, l'Europe fait face depuis plusieurs semaines à une résurgence de l'épidémie de coronavirus. Elle oblige les différents pays frappés par ce rebond automnal à prendre des mesures plus ou moins restreignantes pour tenter de limiter le nombre de morts, tout en préservant des économies déjà fragilisées. Un casse-tête où chaque État applique sa propre stratégie, des protections élémentaires pour ne pas figer un pays au confinement le plus strict.
Les pays sans couvre-feu ni reconfinement
Dans le sombre tableau sanitaire que présente l'Europe en ce début de mois de novembre, l'Allemagne offre peut-être le ton le plus clair, ou en tout cas le moins sombre. Mercredi, les autorités ont annoncé un nouveau tour de vis, sans aller jusqu'à un reconfinement. Les citoyens sont invités à éviter les déplacements inutiles et les séjours touristiques à l'hôtel seront interdits à partir de lundi. Les restaurants, bars, installations sportives, culturelles et de loisirs seront fermés, mais les écoles resteront ouvertes, de même que tous les magasins, avec des règles plus strictes.
Des restrictions similaires ont été mises en place aux Pays-Bas dès le mercredi 14 octobre. Là-bas, les restaurants et les cafés sont fermés, les magasins de détail ferment à 20 heures, la vente d'alcool et de drogues douces est interdite de 20 heures à 7 heures. Il est impossible de recevoir plus de trois personnes chez soi, tandis que les écoles restent ouvertes.
En Espagne, un bouclage a été décrété par la quasi totalité des régions afin de limiter les déplacements avant le week-end de la Toussaint. À part l'Estrémadure, peu peuplée, toutes les régions d'Espagne continentale ont bouclé leur territoire ou, comme en Galice, celui de certaines communes. La majorité de ces bouclages dureront deux semaines. A Madrid, la mesure s'appliquera seulement ce week-end et le suivant, tous deux prolongés.
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Les pays avec un couvre-feu ou un confinement partiel
Du côté de l'Italie, le gouvernement a imposé ces derniers jours ce que les médias qualifient de "semi-confinement" : un couvre-feu dans plusieurs grandes régions, la fermeture des bars et des restaurants à 18h00, ainsi que celle des salles de sport, de cinéma et de concert. Selon la presse italienne, le gouvernement envisage un confinement des grandes villes du pays, à commencer par Milan et Naples, pour essayer de freiner les contaminations. L'interdiction de déplacement entre les différentes régions et la fermeture de commerces dans les "zones rouges" urbaines pourraient être décrétées.
En Grèce, les autorités ont annoncé de nouvelles restrictions à partir de mardi, avec un couvre-feu nocturne et la fermeture pendant un mois des bars, restaurants et salles de sport à Athènes et dans d'autres villes du pays. La circulation sera interdite après minuit et jusqu'à 5 heures du matin. Les écoles et les commerces de détails resteront ouverts.
L'Autriche n'a pas non plus franchi le cap du reconfinement mais restreint les libertés de circulation, à compter de mardi et jusqu'à fin novembre. Il y a désormais un couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin. Les restaurants, les hôtels, les institutions culturelles et sportives sont fermées. En revanche, écoles, crèches, magasins et coiffeurs restent ouverts.
Le Portugal sera soumis à partir de mercredi à un nouveau confinement partiel, qui concernera environ 70% de sa population. Les personnes concernées seront appelées à respecter un "devoir civique de confinement à domicile", mais pourront quitter leur résidence pour aller travailler, si le télétravail est impossible, ou pour emmener leurs enfants à l'école. Les commerces devront fermer au plus tard à 22 heures et les entreprises devront instituer des horaires de travail décalés.
Les pays qui se sont reconfinés
Premier pays européen à se reconfiner, le 22 octobre, l'Irlande applique des restrictions jusqu'à début décembre. Les écoles restent ouvertes, mais commerces non essentiels sont fermés et les Irlandais ne peuvent sortir de chez eux pour faire de l'exercice que dans un rayon de cinq kilomètres.
La Belgique a annoncé un "confinement plus sévère" pendant six semaines pour ses 11,5 millions d'habitants. Les mesures qui entreront en vigueur lundi, incluent notamment la fermeture des commerces "non essentiels", la limitation des invitations au domicile à une seule personne et, pour les entreprises, l'obligation du télétravail où il est possible.
L'Angleterre applique à partir de jeudi et jusqu'au 2 décembre un reconfinement qui s'inspire de celui appliqué en France depuis vendredi : les cafés, pubs et restaurants resteront portes closes sauf s'ils proposent de la vente à emporter ou des livraisons. Les habitants de l'Angleterre sont appelés à travailler de chez eux et ne doivent quitter leur domicile que pour des raisons précises comme faire de l'exercice, se rendre à un rendez-vous médical ou faire des courses alimentaires essentielles. Les écoles resteront ouvertes, comme au Pays de Galles, où la population est confinée depuis le 23 octobre, au moins jusqu'au 9 novembre.
En Slovaquie, toute la population testée
Afin d'assouplir les restrictions, la Slovaquie a, elle, choisi de lancer samedi un programme de dépistage au sein de l'ensemble de la population avec des tests antigéniques, une première mondiale, d'ores et déjà critiquée pour une mauvaise préparation. Quelque 45.000 professionnels de la santé, de l'armée et de la police ont été déployés pour effectuer les tests dans ce pays de 5,4 millions d'habitants. Toute personne ne disposant pas de certificat de test négatif risque de se voir infliger une lourde amende si elle est contrôlée par la police hors de chez elle. Les cas positifs doivent s'isoler chez eux pendant 10 jours.