Il s'agit de la dernière initiative en date de Pékin afin de lutter contre les tentatives d'espionnage, et de manière générale contre toute influence étrangère non désirée. La Chine offre désormais jusqu'à 14.000 euros de récompense, voire plus, pour toute aide permettant de lutter contre les menaces à la "sécurité nationale", a rapporté un média d'Etat qui cite une directive gouvernementale.
Certains pourront recevoir un montant supérieur
Les personnes "ayant joué un rôle majeur ou apporté une contribution majeure à la prévention, à l'arrêt ou à la sanction d'actes mettant gravement en danger la sécurité nationale" recevront entre 30.000 et 100.000 yuans (4.200 et 14.000 euros), a indiqué mardi le quotidien Legal Daily.
Parmi ces "lanceurs d'alerte", ceux ayant apporté une aide "particulièrement importante" pourront même recevoir un montant supérieur, selon le journal, qui cite le ministère de la Sécurité publique.
Une nouvelle directive qui entend normaliser la pratique
Cela fait plusieurs années que des autorités chinoises offrent de telles récompenses, mais cette nouvelle directive entend normaliser la pratique, d'après le Legal Daily. Cette mesure permet "de mobiliser l'enthousiasme du grand public" afin "d'aider (les autorités) en matière de sécurité nationale", a indiqué le ministère au journal.
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La Chine appelle régulièrement ses citoyens, dans les médias ou via des affichettes collées sur les bâtiments, à être vigilant face aux risques, réels ou supposés, d'atteinte à la sécurité nationale. La télévision étatique CCTV a par exemple publié en avril des infographies demandant aux citoyens d'être vigilants face aux potentiels espions, notamment des personnes prétendant vouloir entamer une relation amoureuse.
Le motif de "sécurité nationale" parfois utilisé contre des ressortissants étrangers
Les accusations ayant trait à la "sécurité nationale" sont vagues et la nature exacte des infractions commises est rarement précisée. Mais ce motif est parfois utilisé par la Chine contre des ressortissants étrangers, en particulier lors de périodes de tensions diplomatiques.
Une journaliste australienne employée par un média chinois, Cheng Lei, est ainsi détenue depuis 2020 car elle est soupçonnée d'atteinte à la sécurité nationale. Quelques semaines avant son interpellation, les autorités australiennes avaient perquisitionné les domiciles de correspondants de médias chinois en Australie, dans le cadre d'une enquête sur de potentielles ingérences étrangères.
Fin 2020, les autorités ont également placé en détention Haze Fan, une employée chinoise de l'agence Bloomberg à Pékin, là aussi au nom de la sécurité nationale. Dans le territoire semi-autonome de Hong Kong, ébranlé en 2019 par des manifestations pro-démocratie souvent violentes, Pékin avait imposé l'année suivante une drastique loi sur la sécurité nationale qui a muselé toute dissidence.