Le temps presse. Deux jours après le séisme de grande ampleur qui a touché les pays de la plaque anatolienne, en particulier la Turquie et la Syrie, le bilan provisoire est grimpé à 9.500 morts et la situation est toujours catastrophique. 45 pays ont déjà promis des renforts à Ankara. Mais du côté de Damas, l'appel à l'aide a surtout été entendu par son allié russe. Car le régime de Bachar al-Assad est sous le coup de sanctions internationales depuis 2011. Un isolement qui ralentit forcément le sauvetage des victimes.
"On doit être capable de dépasser toutes les situations politiques"
Problème supplémentaire : le séisme a frappé notamment Idlib, la zone rebelle syrienne dont l'accès est sévèrement contrôlé par le régime, notamment sur la frontière turque. La route vers l'unique point de passage de Bab el-Haoua a été endommagée par le tremblement de terre, alors que l'acheminement de tentes et de matériel médical est urgent, alerte Raphaël Pitti, médecin humanitaire à l'ONG Mehad.
"Nous demandons immédiatement qu'il y ait une réunion du Conseil de sécurité et qu'il y ait une résolution qui permette la réouverture d'un deuxième corridor humanitaire qui existait ici, celui de Bab el-Salam. On est devant une situation de catastrophe de très grande ampleur. On doit être capable de dépasser toutes les situations politiques ou les barrières. On est devant la solidarité internationale et elle doit primer cette solidarité", confie le médecin. Passer par le Sud est aujourd'hui délicat, malgré les milliers de victimes. Damas a confirmé lundi vouloir contrôler l'aide acheminée de l'intérieur du pays vers l'ensemble des territoires syriens.