Cinq jours après le séisme qui a touché la Turquie et la Syrie, on déplore au moins 22.300 morts, selon le dernier bilan provisoire du vendredi 10 février. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a admis que "les secours n’allaient pas aussi vite qu’espéré". Les équipes de secours ont reçu récemment l’aide inattendue des ingénieurs cartographes du Service Régional de Traitement d’Images et de Télédétection (Sertit) à Illkirch, à côté de Strasbourg. En analysant des images satellites, ils ont la possibilité de guider les secours à distance.
Comparer des images satellites avant et après le séisme
Devant son double écran d’ordinateur, Quentin Poterek, ingénieur au Sertit, a comparé attentivement deux images satellites. À gauche : celle d’une ville turque prise quelques jours avant le séisme. À droite : un cliché du même endroit après la catastrophe.
"Là par exemple, on est au niveau d’un stade de sport", a expliqué cet ingénieur du Service Régional de Traitement d’Images et de Télédétection, basé à Illkirch (Bas-Rhin). "On constate sur l’image d’après que différentes tentes se sont mises en place tout comme des camps de réfugiés. Et aussi des éléments qui bloquent la route et qui pourraient gêner les secours pour atteindre ces populations dans des situations de détresse", a-t-il ajouté au micro d’Europe 1 en ajoutant un point rouge à cet endroit de la carte.
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"Il faut être à la fois précis et efficace"
Toutes ces données sont envoyées aux équipes de secours sur le terrain, en Turquie et en Syrie, pour les aider dans leurs opérations, leurs recherches, leurs déplacements. "Tout l’enjeu, c’est d’envoyer une information pertinente, le plus rapidement possible", a résumé Stephen Clandillon, directeur du Sertit, au micro d’Europe 1.
"Il faut être à la fois précis, mais surtout efficace", a-t-il ajouté. Ses équipes ont une mission : être disponible toute l’année, à toute heure du jour ou de la nuit, pour répondre à l’urgence. "La cartographie rapide, c’est une passion, ce n’est pas juste un travail. On a envie d’aider", a conclu Stephen Clandillon. Le Sertit est ainsi capable de travailler sur des événements qui surviennent partout dans le monde : des séismes donc, mais aussi des inondations, des tsunamis, ou encore des feux de forêt.