Après 11 jours de recherches acharnées en Turquie et en Syrie, pour les secouristes, les chances de trouver des survivants s'amoindrissent à chaque heure qui passe. Les missions de sauvetage s'achèvent donc dans la frustration de ne pas pouvoir aider toutes les victimes, mais dans la satisfaction de s'être organisé de la meilleure des façons dans le temps imparti.
Le capitaine Marc Antoine, chef du détachement des pompiers de l'Essonne rentrait ce vendredi matin de mission, encore abasourdi par une expérience intense. "C'est une mission marquante sur tous les plans. Une situation chaotique dans laquelle on essaie de retrouver nos bases, notre organisation." Le pompier gardera le souvenir d'une relation d'entraide et d'échange avec les sinistrés : "Une relation avec les locaux exceptionnelle, d'un point de vue humain, on a collaboré avec eux, sur les chantiers où on a travaillé."
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"On ressent de l'impuissance face à certains bâtiments"
Mais l'impression d'être inefficace reste difficile à outrepasser lorsque l'on dédie sa vie à secourir sur des lieux accidentés, comme ceux du séisme. "Sur certains, on savait qu'on avait des chances de retrouver des victimes, d'autres, ça paraissait beaucoup plus compliqué... on ressent de l'impuissance parfois face à certains chantiers, certains bâtiments." Marc Antoine reconnait tout de même la particularité de la tâche qui lui était confiée avec son équipe. "En France, on a l'habitude de travailler sur un immeuble touché par un effondrement, mais pas sur toute une ville. Mine de rien, monter un détachement et un camp de 65 personnes en totale autonomie pendant dix jours dans un pays dévasté, c'est une sacrée expérience organisationnelle."
Le capitaine peut maintenant se reposer quelque temps avant d'enfiler son équipement de pompier, pour de nouvelles interventions.