En Turquie, jour après jour, le bilan humain s'alourdit et dépasse désormais les 41.000 morts. Lors de ce drame, des milliers de bâtiments se sont effondrés comme des châteaux de cartes. Les normes parasismiques sont pourtant rigoureuses dans le pays, elles ont même été renforcées depuis le séisme de 1999. Et pourtant, ces normes n'ont pas toujours été respectées.
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Un non respect des normes de construction
Du béton fabriqué à base de sable marin, des tiges d'acier trop fines, des structures construites à la va-vite, la mauvaise qualité du béton, ces défauts ont été constaté par Baptiste, un ingénieur français en intervention à Antioche. "Une machine comme ça ne devrait pas pouvoir casser un mur de béton et l'arracher sans difficulté, ce n'est pas normal. Cela ne correspond pas aux normes, il n'y a pas de réelle logique de construction", déplore-t-il. Le manque flagrant de respect des normes de construction révolte le président de la chambre de génie civil de Gaziantep. Les constructions anarchiques se sont multipliées ces dernières années. Des immeubles parfois bâtis sans même la présence d'ingénieur civil ou d'architecte qualifié.
"Le problème, c'est aussi que les autorités ne prennent pas assez en compte l'avis de la science et de la technique, celui des spécialistes comme les ingénieurs. Elles ferment aussi les yeux sur les constructions sauvages, ce sont elles les principales coupables", souligne-t-il. Il dénonce également les milliers d'amnisties accordées par le gouvernement à des constructions illégales, des logements régularisés alors qu'ils ne sont plus aux normes. Sans oublier ces permis accordés en échange de pots de vin. L'ingénieur espère que les autorités sauront tirer les leçons de la catastrophe en imposant un contrôle plus strict du respect des normes.