Le président philippin Rodrigo Duterte est un "tueur en série" qui doit être forcé au départ, a déclaré mardi l'une de ses principales opposantes menacée d'arrestation pour trafic de drogue, ce qu'elle dément.
Duterte, un "tueur en série psychopathe", selon une opposante. La sénatrice Leila de Lima a invoqué le souvenir de la révolution du "pouvoir du peuple" qui avait renversé le dictateur Ferdinand Marcos en 1986 pour porter sa charge la plus virulente contre le président Duterte et sa guerre sanglante contre la drogue. "Il n'y a plus aucun doute sur le fait que notre président est un meurtrier et un tueur en série psychopathe", a dit Leila de Lima à la presse.
La sénatrice a appelé le gouvernement à le déclarer inapte et demandé aux citoyens d'exprimer leur opposition à sa présidence. D'après Leila de Lima, la Constitution prévoit que le gouvernement peut le contraindre à la démission en votant à la majorité son inaptitude mentale à gouverner et elle a demandé aux ministres d'agir en ce sens.
Lima veut que le pays s'oppose à ce "criminel". "Aujourd'hui, le temps est à nouveau venu pour nous d'être courageux et de nous opposer à un nouveau criminel, un nouveau dictateur et à son régime maléfique", a-t-elle dit.
La semaine dernière, les procureurs du ministère de la Justice avaient lancé des poursuites contre Leila de Lima, accusée d'avoir mis en place un réseau de trafiquants de drogue alors qu'elle était ministre de la Justice dans le gouvernement précédent de Benigno Aquino.
La sénatrice visée par une enquête qu'elle estime "montée de toute pièce". La sénatrice de 57 ans, ses partisans et les défenseurs des droits de l'Homme disent que ces accusations ont été montées de toute pièce pour la réduire au silence, de même que pour intimider tous ceux qui voudraient critiquer le président. Les chefs de poursuites doivent être examinées par un tribunal, à charge pour lui de décider s'ils sont ou non suffisamment étayés pour justifier un mandat d'arrêt.
Comme on lui demandait ce qu'il pensait des accusations de Leila de Lima, le porte-parole de la présidence Ernesto Abella les a balayées, parlant de "langage imagé". Il a ajouté que le président permettrait que les gens manifestent contre lui. L'avocat controversé de 71 ans a remporté la présidentielle en promettant d'éradiquer le fléau de la drogue dans l'archipel en faisant abattre des dizaines de milliers de personnes, trafiquants et toxicomanes supposés.
Depuis fin juin, la police a tué 2.555 personnes. Depuis son entrée en fonctions fin juin, la police a annoncé avoir tué 2.555 suspects tandis qu'environ 4.000 autres personnes ont été abattues dans des circonstances non élucidées. Amesty International a jugé que les agissements de la police pourraient être assimilables à un crime contre l'Humanité.
Mais la popularité de Rordrigo Duterte reste au plus haut dans l'archipel. De nombreux Philippins le voient comme l'homme à poigne qu'il leur faut pour combattre la drogue et la corruption.