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I.E. , modifié à
Ancien commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy pense que pour une bonne intégration politique, le dialogue avec l'Allemagne est essentiel. 

Les dirigeants de l'Union Européenne célèbrent samedi à Rome leurs vœux de mariage, prononcés il y a 60 ans lors de la signature du traité fondateur, malgré le divorce d'un partenaire insatisfait, le Royaume-Uni. 

"Soixante ans de paix". Une Europe en pleine tempête face au vent de la discorde, du doute et de la défiance populaire, qui "risque de mourir" si elle ne retrouve pas les idéaux des pères fondateurs, comme "la solidarité", a plaidé vendredi soir le pape François en recevant les dirigeants européens au Vatican. Un argument partagé par Pascal Lamy, ancien commissaire européen au Commerce et également ancien directeur général de l'Organisation mondiale du commerce.

"Le pape à profondément raison sur ce point. Si on regarde le passé, cela représente soixante ans de paix, d'extension des libertés, il n'y a aucun précédent dans notre histoire. Cela a été 50 ans de bonne croissance. Depuis dix ans l'union des Européens n'a pas apporté assez de prospérité et de sécurité". 

"Il y a 60 ans, les Britanniques n'étaient pas là". Concernant cet anniversaire particulier sans les Britanniques, Pascal Lamy rappelle "qu'il y a 60 ans, ils n'étaient pas là non plus. L'essentiel, c'est une affaire de valeurs." Il poursuit : "Je crois qu'il y a maintenant assez nettement la zone euro qui partage une monnaie unique et qui doit donc s'intégrer davantage sur le modèle économique. Ceci implique aussi une intégration politique. Il faut partager des institutions spéciales, comme cela se passe avec la zone Schengen sur le contrôle des frontières ou la monnaie unique. Même si c'est un peu compliqué, je crois que c'est essentiel."

"Ni Poutine, ni Trump n'aiment l'Europe qui s'intègre." "Si on n'avait pas inventé l'Europe il y a 60 ans, il faudrait l'inventer pour l'avenir", ajouter l'ancien commissaire européen au Commerce qui juge bon de "démocratiser l'Europe" et insiste sur les relations à développer avec l'Allemagne. "Il faut un dialogue avec les Allemands qui va nous obliger nous les Français à faire davantage de réformes car la confiance franco-allemande, c'est davantage de discipline et de solidarité. "Ni Vladimir Poutine, ni Donald Trump n'aiment l'Europe qui s'intègre. Ils savent que s'il y a davantage d'Europe, ils ne feront pas ce qu'ils veulent. Et bien je pense que pour les enfants de mes petits-enfants, c'est ce qu'il faut donner comme garantie", a conclu Pascal Lamy au micro d'Europe 1.