Du "America First" à l'ère de Joe Biden. Jusqu'à la dernière minute, le président américain a tenté de faire changer d'avis les sénateurs républicains, en se disant ouvert à des compromis pour qu'une aide supplémentaire de 60 milliards de dollars soit accordée à l'Ukraine. Peine perdue. Les Républicains ne veulent pas la lui donner sans garantie que des fonds seront alloués à une vaste réforme de l'immigration. Un chantage dangereux, selon le président américain.
"Le Congrès est sur le point d'exaucer le plus grand vœu de Poutine et de renoncer à notre position dans le monde. Si Poutine prend l'Ukraine, il ne s'arrêtera pas là", prévient d'un ton grave Joe Biden. Même si l'enjeu est global, c'est surtout devenu un point majeur de politique intérieure.
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Un calcul dangereux
Les Républicains refusent de continuer à payer pour l'Ukraine, qui a déjà reçu 111 milliards de dollars, alors même que leurs bases sont de moins en moins concernées par une guerre longue et lointaine. Joe Biden est présenté comme le président et candidat qui fait passer les intérêts des Ukrainiens avant ceux des Américains en ne sécurisant pas leurs frontières. Un calcul dangereux car l'Ukraine pourrait se retrouver à court de ressources d'ici la fin de l'année, mais un calcul qui pourrait se révéler payant dans les urnes en novembre prochain.
L'enveloppe totale serait de 106 milliards de dollars et serait destinée à la fois à l'Ukraine et à Israël, dont les besoins en munitions vont croissant. Objectif : alimenter l'armée israélienne en obus, qui traite près de 300 cibles chaque jour. L'État hébreu affirme avoir à ce jour tué la moitié des commandants du Hamas.