Pas moins de 160 pays se sont engagés à signer vendredi à New York l'accord sur le climat, conclu en décembre à Paris lors de la COP21. "C'est une grande majorité du monde qui va dès demain signer cet accord", se félicite Pascal Canfin, directeur général de WWF France. Cet accord devient "un engagement juridique à partir du moment où il est signé puis ratifié", précise l'ancien ministre délégué au Développement durable à l'antenne d'Europe Nuit. Toutefois, la signature des Etats n'est pas irréversible, et l'accord ne prévoit pas de sanctions juridiques.
Un accord non-contraignant. "En démocratie, rien n'est jamais irréversible. Si un président climato-sceptique succède par exemple à Barack Obama, il pourra retirer les Etats-Unis de l'accord de Paris, explique Pascal Canfin. Il n'y a pas de sanctions juridiques adossées au fait de ne pas respecter l'accord." Des pays ont déjà annoncé qu'ils ne ratifieront pas l'accord, comme la Turquie ou la Bolivie. "Cela n'empêchera pas l'accord de s'appliquer et d'entrer en vigueur", se rassure-t-il. D'autant que les deux plus gros pollueurs de la planète, les Etats-Unis et la Chine, ont assuré faire partie des signataires.
"Cet accord ne va pas permettre d'atteindre les objectifs". Seule ombre au tableau pour le directeur de WWF France : l'objectif de l'accord sur le climat - qui est de limiter de 2° le réchauffement climatique - est certes ambitieux mais inefficace. "C'est toute la limite de cet accord. Il fixe un objectif ambitieux, il le traduit même pour la 2e moitié du siècle, par contre il ne demande rien de plus que les engagements qui ont déjà été pris en 2015 par l'ensemble des Etats jusqu'en 2025. Donc, pendant les dix prochaines années, cet accord n'est pas suffisamment ambitieux pour atteindre les objectifs qu'il se fixe à plus longue échéance. D'où la demande répétée de la société civile, dont WWF, à un certain nombre d'Etats d'aller plus vite et plus loin que l'accord de Paris."