Sommet de Kiev : les sanctions qui visent Moscou en cas de refus d'un cessez-le-feu sont-elles efficientes ?
Après avoir proposé, aux côtés des principaux alliés européens de l'Ukraine, un cessez-le-feu de 30 jours à la Russie, Emmanuel Macron a menacé Moscou de sanctions "massives" et "coordonnées" par l'Europe et les États-Unis si elle refusait de mettre fin aux combats.
Ce samedi, l'Ukraine et ses alliés européens ont proposé à la Russie un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à partir de lundi. Mais ils ne veulent guère laisser de choix à leur homologue russe. Car, si la Russie refuse d'appliquer la trêve, des sanctions massives occidentales tomberont.
"Certains y mettront leur veto"
Alors que les chefs d'État menacent de sanctionner Moscou, Emmanuel Macron insiste sur le fait que cette réponse serait coordonnée entre l'Europe et les États-Unis. Cette riposte serait économique, militaire et financière selon le chancelier allemand. Mais malgré cette démonstration d'unité, le pouvoir des sanctions, bien connues des Russes, semble limité, selon Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po, spécialiste des questions européennes et internationales.
"Les États-Unis eux-mêmes n'ont pas encore indiqué quelles seraient les sanctions qu'ils pourraient prendre. Et l'Europe, de son côté, est divisée. Certains y mettront leur veto. On a vu le premier ministre Slovaque qui assistait au défilé à Moscou. Victor Orban lui-même ne veut plus de sanctions. Même si effectivement, cinq chefs d'État et de gouvernement se sont rendus inquiets aujourd'hui. Pour l'instant, ça ne semble pas de nature à changer fondamentalement la donne".
Reste à savoir s'il y aura un début d'acceptation d'une trêve du côté de la Russie sous pression. Pour l'heure, Vladimir Poutine a déjà fait savoir via son porte-parole qu'il allait "réfléchir à la proposition après ce nouveau développement, mais que tout cesser le feu devrait être précédé d'un arrêt des livraisons d'armes à l'Ukraine".