Le dernier verrou qui empêchait la Suède et la Finlande de se rallier à l'Otan a finalement sauté. Opposée depuis le début à ces nouvelles entrées scandinaves dans l'Otan, la Turquie dénonçait Stockholm et Helsinki d'être membres d'"organisations terroristes" et de faire preuve de mansuétude envers le PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan. Ankara a finalement levé son veto après de longues négociations. La Suède et la Finlande vont pouvoir rejoindre les rangs de l'Alliance, dans un temps record, malgré les blocages turcs.
>> À RÉÉCOUTER -Sommet de l'Otan à Madrid : "Un sommet du tournant"
Pas d'embargo scandinave pour Ankara
Au sommet de l'Otan, à Madrid, l'accord entre Turcs, Finlandais et Suédois est historique. Jamais deux pays ne seront rentrés dans l'Otan en aussi peu de temps. L'accord trouvé est simple : Stockholm et Helsinki s'engagent à coopérer avec Ankara sur le dossier sensible des militants kurdes du PKK, organisation considérée comme terroriste par la Turquie. Les pays scandinaves n'imposent pas d'embargo sur les industries de défense, et en échange les Turcs n'opposent pas leur droit de veto.
Durant les premiers jours de discussion lors du sommet de l'Organisation de l'Atlantique Nord, les Turcs étaient accusés à demi-mot de faire chanter les Américains pour renforcer leur flotte d'avions de chasse. Aujourd'hui, les États-Unis rassurent, et affirment qu'aucune concession n'avait été demandée aux Américains. L'Otan va donc proposer officiellement la Suède et la Finlande de la rejoindre ce mardi 29 juin.
Chacun des 30 pays membres devra ensuite ratifier cet accord. Militairement, ce sera une formalité d'intégrer les soldats des deux pays à l'Alliance, car les procédures militaires de la Suède et de la Finlande sont déjà d'un bon niveau et très proches des standards de l'Otan.