Freiner l'afflux de migrants. C'est un des objectifs du sommet qui se tient dimanche après-midi entre les dirigeants européens et le Premier ministre turc, Ahmet Davutoğlu. En contrepartie, les Européens sont prêts à verser 3 milliards d'euros pour aider la Turquie à accueillir les réfugiés syriens (plus de 2,2 millions sur son sol).
Eviter que les migrants ne cherchent à rejoindre l'Europe. L'Union européenne veut obtenir l'engagement qu'Ankara rendra ses frontières européennes plus imperméables aux migrants économiques irréguliers. Plus de 700.000 personnes ont emprunté depuis janvier cette porte d'entrée vers l'Europe, rejoignant la Grèce par la mer. Les Européens sont d'autant plus pressants depuis la révélation que certains kamikazes des attentats de Paris sont passés par cet itinéraire.
3 milliards, sur un ou deux ans ? Côté finances, les 3 milliards d'euros sont acquis. "Mais est-ce sur un an ou sur deux ans? Faut-il procéder par étapes? Le sommet laissera planer une ambiguïté", s'interroge une source européenne. Les Européens ne devraient pas non plus trancher dimanche la question de la provenance des fonds. La Commission propose d'apporter 500 millions et demande aux Etats membres de verser le reste. Ils ne sont "globalement pas d'accord", prévient une source diplomatique.
Réticences. D'autant plus que le sommet devrait déboucher dimanche soir sur la promesse d'accélérer les négociations en cours pour faciliter la délivrance de visas européens aux citoyens turcs. Et de "redynamiser" les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, au point mort. "On nous a dit que le chapitre 17 des négociations (politiques économiques) sera ouvert vers la mi-décembre", s'était félicité jeudi le président Recep Tayyip Erdogan.
Si l'Allemagne a beaucoup poussé pour la tenue du sommet, une source européenne souligne les réticences de la Grèce et surtout de Chypre. D'autres Etats membres craignent de donner l'impression à la Turquie que l'Europe abaisse ses exigences.