Plus de 1.000 ressortissants de l'UE ont été évacués du Soudan où des combats meurtriers font rage depuis neuf jours, a indiqué lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. "C'est une opération complexe mais elle a été couronnée de succès", a déclaré Josep Borrell en marge d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères au Luxembourg.
"Je ne peux vous donner de chiffres exacts, mais il est certain que plus de 1.000 personnes" ont été évacuées, a-t-il ajouté. Vendredi, un responsable européen avait indiqué à l'AFP que quelque 1.500 ressortissants européens se trouvaient à Khartoum. Josep Borrell a précisé que 21 diplomates de la mission de l'UE à Khartoum avaient été évacués.
Remerciements envers la France
"Je veux particulièrement remercier la France", a-t-il dit. "Et je veux remercier les efforts combinés de nombreux pays qui ont évacué leurs ressortissants mais aussi ceux d'autres pays". L'Armée française a déjà extrait de la capitale Khartoum, 400 personnes, des Français, mais aussi des Allemands, des Suisses, des Britanniques, des Canadiens ou encore des Japonais. Un premier succès pour cette opération de grande ampleur et d'une extrême complexité, explique le général Jean-Paul Paloméros, ancien commandant suprême de l'Otan.
"Le but, c'est vraiment de faire prendre le moins de risques aux ressortissants. Et là, en l'occurrence, même s'il y a une sorte de cessez-le-feu, c'est très difficile de contrôler les combattants qui sont sur le terrain. Peut-être que des groupes seraient tentés de prendre des otages. Tout est possible. On est dans un terrain extrêmement mouvant. On aura des précisions sur l'opération elle-même lorsque tout le monde sera sain et sauf", détaille-t-il.
420 morts et 3.700 blessés
Les capitales étrangères sont parvenues à négocier des passages avec les deux belligérants : l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Les violences, principalement dans la capitale et au Darfour, dans l'ouest, ont fait plus de 420 morts et 3.700 blessés. Le ministère français des Affaires étrangères a par ailleurs annoncé que l'ambassade de France sera fermée et ne sera "plus un point de regroupement".