La commission du Sénat qui enquête sur l'influence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine estime que Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump, n'a pas fourni tous les documents demandés.
Un lien avec Wikileaks. Dans une lettre adressée à Abbe Lowell, l'avocat de Kushner, les sénateurs Chuck Grassley et Dianne Feinstein ont établi la liste des documents et courriers électroniques manquants. D'après cette lettre, Jared Kushner a fait suivre à un membre de la campagne électorale de Donald Trump des courriers électroniques datant de septembre 2016 en lien avec Wikileaks.
Le site dirigé par Julian Assange avait publié pendant la campagne électorale des courriels échangés par des hauts membres du Parti démocrate. Les services de renseignement américains ont déterminé que ces documents avaient été obtenus grâce au piratage de messageries électroniques par les services secrets russes.
Un "oubli" de plusieurs documents. La commission du renseignement du Sénat a entendu Jared Kushner pendant deux heures trente au mois de juillet à propos de ses rencontres avec des Russes en 2016. L'une de ces rencontres a notamment concerné l'ambassadeur de Russie à Washington, Sergueï Kisliak, en avril 2016.
"Il semble que vous ayez oublié plusieurs documents", écrivent les sénateurs de la commission d'enquête dans une lettre qui fait suite à trois demandes de différents documents en lien avec les interférences de la Russie sur l'élection présidentielle américaine.
Un canal de communication secret ? Les enquêteurs veulent notamment établir si Jared Kushner savait, pendant la campagne présidentielle, que la Russie avait piraté les comptes de responsables démocrates dans le but de favoriser Donald Trump. Les enquêteurs cherchent aussi à déterminer si Jared Kushner a essayé de créer un canal de communication secret entre l'administration Trump et le Kremlin, explique pour sa part une source qui a voulu rester anonyme.
Une citation à comparaître pour l'équipe de campagne de Trump. Le Wall Street Journal a également rapporté jeudi que le procureur Mueller avait envoyé une citation à comparaître à l'équipe de campagne de Donald Trump afin d'obtenir un certain nombre de documents contenant des mots-clés spécifiques en trait avec l'affaire russe. Selon une source citée par le quotidien, l'équipe de campagne s'est pliée volontairement à cette requête. La lettre des sénateurs Grassley et Feinstein spécifie également des mots-clés tels que "Clinton", "Wikileaks", "hacking" (piratage), et les noms de quatre banques russes.