Sous le feu des bombes, les habitants d'Alep privés d'eau potable

© OMAR HAJ KADOUR / AFP
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Ariane Lavrilleux et B.B
L'Unicef a indiqué qu'elle ferait parvenir en urgence des camions d'eau dans la ville.

Deux millions de syriens, dont des milliers d'enfants, n'ont plus accès au réseau d'alimentation d'eau de la ville à cause de bombardements. Une situation intenable alors que les pourparlers entre la Russie et les Etats Unis n'ont toujours pas aboutis depuis la rupture de la trêve en début de semaine.

Dans les robinets d'Alep, plus une goutte n'arrive. A l'est, dans les quartiers rebelles assiégés, la station de pompage est en partie détruite et la pluie de bombes empêchent toute réparation. Bilal est journaliste indépendant pour le site "On the Ground news" et comme les 300 000 habitants, il n'aura bientôt plus rien à boire : "certains ont des réserves d'eau potable chez eux,  mais dans un jour ou deux, on devra boire tous la même eau, c'est-à-dire l'eau sale des puits qui est mauvaise pour la santé. Du coup, les médecins s'attendent à avoir plein de malades, sans compter qu'il n'y a plus aucune nourriture dans les marchés".

En plein tournage, Bilal montre qu'il a échappé de peu à une bombe qui tombe à côté de lui. "Ce sont les pires bombardements qu'on a jamais connus. L'enfer qui nous tombe sur la tête", témoigne Rami. Roquettes, larguage de barils d'explosifs et même bombes au phosphore selon le réseau de médecins de l'UOSSM : l'aviation russe et syrienne ne laissent aucun répit aux populations assiégées de l'Est d'Alep.

"S'ils ne vous tuent pas, ils vont vous mettre en prison". En représailles, les rebelles ont détruit une station de pompage qui alimente en eau l'Ouest d'Alep, contrôlé par le régime de Bachar al Assad. La population de l'Ouest peut tout de même puiser dans les puits plus profonds disposant d'eau potable. Mais pour Rami, qui habite à l'Est, il est impensable d'aller là-bas : "s'ils ne vous tuent pas, ils vont vous mettre en prison, où vous demander de combattre pour le régime. Donc personne ne veut rejoindre les zones du gouvernement"

A l'absence d'eau s'ajoute, en plus, la peur permanente des roquettes et des bombes au phosphore, qui déchirent les habitations avec une intensité encore jamais atteinte.