Va-t-on assister à une nouvelle guerre froide en mer de Chine ? L'annonce, jeudi, de la signature d'un accord entre l'Australie et les Etats-Unis pour la fourniture de sous-marins nucléaires dans le cadre d'un partenariat stratégique pour faire face à Pékin a provoqué l'ire de la Chine, qui dénonce une course aux armements. Un paradoxe pour ce pays qui a lui-même renforcé sa flotte militaire ces dernières années.
"Nouvelle guerre froide"
Dans une conférence de presse organisée jeudi à Pékin, le porte parole du ministère chinois des Affaires étrangères a accusé l'Australie et les Etats-Unis de provoquer une nouvelle guerre froide. "La coopération entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie en matière de sous marins nucléaires, dégrade gravement la paix et la stabilité régionale, intensifie la course aux armements et compromet les efforts internationaux de non-prolifération nucléaire."
C'est l'Australie qui devrait payer le prix de ce regain de tensions. Elle et la Chine sont à couteaux tirés depuis 18 mois. La plupart des correspondants de presse australiens ont été expulsés ou ont fui la Chine. Une journaliste et un écrivain australien y sont d'ailleurs emprisonnés et accusés d'espionnage par Pékin.
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Un arsenal naval impressionnant
Mais en tapant du poing sur la table, la Chine fait elle-même preuve d'hypocrisie. Certes, la mer de Chine étant une zone à hauts risques, la perspective de voir des sous-marins australiens épauler la marine américaine, très présente dans la région, la fait bondir.
Mais Pékin possède déjà un arsenal impressionnant de 360 navires de combat, soit plus que la flotte américaine. Elle dispose notamment de six sous-marins nucléaires lanceurs d'engins et d'une quarantaine de sous-marins d'attaque, dont un prototype furtif ultra secret capable de plonger à 500 mètres de profondeur. Le budget militaire chinois est en constante augmentation et la marine en est une composante stratégique dans cette guerre froide des sous-marins nucléaires.