C'était une grande victoire de l'industrie navale française. En 2016, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, se félicitait de la signature du "contrat du siècle", à savoir la commande de douze sous-marins à propulsion conventionnelle français par l'Australie. Mais la commande, d'un montant total de 31 milliards d'euros à la signature, a été annulée ce jeudi par l'Australie, qui va se fournir auprès de son allié américain.
>> LIRE AUSSI - Guerre sous-marine : la France va produire ses propres bouées acoustiques de détection
Partenariat avec les Etats-Unis
Ce jeudi, l'Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont ainsi annoncé la création d'un partenariat de sécurité dans la zone indo-pacifique pour faire face à la menace chinoise. Ce partenariat inclut la livraison de sous-marins nucléaires par les Etats-Unis à Canberra. Conséquence immédiate de cette annonce spectaculaire : l'Australie a rompu le gigantesque contrat passé auprès de la France pour la livraison de sous-marins. Un coup dur pour Naval Group et toute la filière française.
Stupeur côté français
Face à cette situation ubuesque, mercredi, dans les rangs français, on ne cachait pas son étonnement. Même si ce contrat a souvent été attaqué, personne ne s'attendait à un retournement de cette ampleur, d'autant plus que les travaux ont déjà commencé sur place. C'est également un énorme coup dur pour Naval Group, l'entreprise qui construit les sous-marins de classe Attack à propulsion conventionnelle pour le compte de l'Australie, qui compte plus de 300 salariés.
Des contrats avec les sous-traitants australiens ont également été passés. Naval Group s'était en effet engagé à ce que 60% de la valeur du contrat revienne à des Australiens.
La France, qui voit un contrat historique échapper à son industrie navale a aussitôt fustigé une "décision regrettable" et "contraire à la lettre et à l'esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l'Australie". Ce jeudi, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, a dénoncé "un coup dans le dos" de la part de l'Australie. Florence Parly, la ministres des Armées, a quant à elle qualifié la rupture du contrat de "grave".