De quoi inquiéter les entreprises tricolores, à commencer par le secteur des spiritueux, pris en étau entre les menaces de surtaxes chinoises et le spectre d’une hausse des droits de douane américains. En Bourse, Pernod Ricard et Rémy Cointreau reculaient tous les deux mercredi, respectivement de 3,5% et plus de 4%.
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Les spiritueux déjà inquiets
Les États-Unis sont le quatrième client commercial de la France. Et d’autres secteurs pourraient aussi être touchés si cette politique était mise en place, explique Antoine Bouët, directeur du CEPII, le centre d'études prospectives et d'informations internationales : "Ça concerna les secteurs automobile, équipement automobile, aéronautique et équipement aéronautique. Parce qu’il y a non seulement les avions mais il y a aussi des entreprises comme Safran qui vendent des trains d’atterrissage aux États-Unis. Il y aura bien évidemment le luxe, et la chimie et la pharmacie".
Des conséquences potentiellement très élevées pour l’économie européenne
Si ces nouveaux droits de douane étaient appliqués, ils pénaliseraient donc l’industrie tricolore alors que la croissance française ralentit. Même si Jérémy Ghez, professeur d’économie et d’affaires internationales à HEC Paris, se veut plus rassurant : "Donald Trump est un président transactionnel : il brandit des menaces de guerre commerciale, mais en réalité c’est plus une posture pour lui. Donc il va falloir s’engager dans des négociations avec Donald Trump. Je pense qu’on pourra aboutir à une issue qui sera autrement plus heureuse que celle décrite par la posture de Donald Trump pendant cette campagne."
L’enjeu est de taille : selon une étude du cabinet Roland Berger, la hausse des tarifs douaniers, ainsi que de probables mesures de rétorsion de Pékin et de l’Union européenne, pourrait faire perdre plus de 500 milliards de dollars à l’économie européenne d'ici à 2029.